• Ce sont quelques lignes parues dans Arc en Ciel au printemps 2003 (voir ci-dessous) qui m'ont donné envie de rechercher le parcours de cet homme allemand peintre réfugié en France et en particulier à Graulhet comme le regretté Gabriel Rouyre nous le relate . Egalement de vous faire découvrir ses dessins de Graulhet.

    - Le Peintre FLEISCHMANN à Graulhet

    Adolf Fleischmann

     Peintre allemand (Esslingen  1892  – Stuttgart 1968).

    - Le Peintre FLEISCHMANN à Graulhet

    Élève d'Adolf Hölzel à Stuttgart de 1911 à 1913, Adolf Fleischmann ne trouvera véritablement sa voie que tardivement, après avoir beaucoup voyagé. Vers 1938, au moment où il se fixe en France, ses compositions abstraites se révèlent assez proches de certaines œuvres des années 20 réalisées par Willi Baumeister. En 1939, Fleischmann participe à la première exposition des Réalités nouvelles organisée par le groupe Renaissance plastique. En 1946, il participe à la fondation du Salon des Réalités nouvelles. Il est assez proche de Georges Vantongerloo, comme le montrent la composition et la gamme colorée du tableau 1948 (1948, musée de Grenoble). En 1948, il a sa première exposition personnelle à Paris à la galerie Raymond Creuze, qui sera suivie en 1951 d'une exposition à la galerie Colette Allendy. L'artiste a trouvé son style, fait d'un système de lignes parallèles verticales et horizontales colorées, qui créent une mosaïque de plans dans laquelle interviennent des lignes en surimpression. L'ensemble est peint avec une facture relativement sensible dans une gamme sourde à base de gris (Composition n° 43, musée de Grenoble).

    inédit ! Ses dessins de Graulhet...

    À partir de 1933, Adolf Fleischmann n'a pas eu l'occasion d'exposer en Allemagne en tant que peintre « dégénéré ». Après divers lieux de résidence, il a dû fuir Paris en 1940 et a vécu jusqu'en 1945 dans divers endroits du sud de la France, puis principalement à Graulhet dans le département du Tarn. Au début de 1945, il apprend Elly Abendstern, née. Meyerhoff, qu'il a épousé en 1948. Depuis que Fleischmann avait trouvé de l'art abstrait dans l'intervalle, le dessin d'une place à Graulhet surprend. Une certaine menace peut être devinée à travers les arbres puissants, qui éclipse peut peut-être le jeune bonheur symbolisé par le balcon d'Adolphe et d'Elly. En 1976, Elly Fleischmann, la collection graphique de la Staatsgalerie Stuttgart, a fait don de 18 gouaches, de collages, de dessins de charbon et de monotypes, dont beaucoup de ses premières périodes créatives. Son fils Peter Aldin, en revanche, a remporté la 40e exposition «Adolf Fleischmann. L'année de la mort - commémoration d'une fondation à la Galerie d'État 2008/09 à l'occasion du musée pour donner cette feuille extraordinaire.

    - Le Peintre FLEISCHMANN à Graulhet

    Titre de ce dessin GRAULHET (1945)

    https://www.staatsgalerie.de/de/sammlung-digital/graulhet

    - Le Peintre FLEISCHMANN à Graulhet

    Sans titre
    signé et inscrit "Fleischmann Graulhet" (en bas à gauche)
    charbon sur papier - 37 x 27 cm. - Exécuté vers circa 1945

    - Le Peintre FLEISCHMANN à Graulhet

    Weide bei Graulhet (Tarn) - ( Pâturage près de Graulhet)

     1945–1945

    Merci à https://www.christies.com

    https://www.artnet.com

     

    - Le Peintre FLEISCHMANN à Graulhet

    En 1952, Fleischmann émigre aux États-Unis. Il participe à la fondation du groupe Espace. À partir de 1960, il réalisera également quelques reliefs qui rappellent la matière du carton ondulé.

    L'œuvre de Fleischmann est bien représentée dans les musées allemands, américains, à Paris au Musée national d'art moderne, ainsi qu'au musée de Grenoble. (Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».)

    - Le Peintre FLEISCHMANN à Graulhet

     


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  •  Les 10 cartes BASUYAU

    L'éditeur et imprimeur toulousain HENRI BASUYAU a commercialisé des cartes postales représentant la ville de GRAULHET parmi (pour moi) les plus originales pour les prises de vues. Vues jamais reprises par d'autres éditeurs. Je vous propose les 10 cartes de cet éditeur que je possède. Si vous en possédez d'autres...

    - BASUYAU

     GRAULHET - RUISSEAU DU VERDAUSSOU

    (On peut remarquer la montée disparue aujourd'hui qui rejoignait la rue Voltaire)

    - BASUYAU

    - BASUYAU

    GRAULHET - RUE DU VERDAUSSOU

    (Pont qui enjambait le ruisseau du Verdaussou avant sa canalisation
    aujourd'hui disparu)

    - BASUYAU

    GRAULHET - RUE JEAN JAURES

    - BASUYAU

    GRAULHET - PLACE MERCADIAL

    - BASUYAU

    GRAULHET - RUE BARRICOUTEAU

    - BASUYAU

    GRAULHET - RUE DU DOCTEUR BASTIE

    - BASUYAU

    GRAULHET - RUE DE LA POSTE

    - BASUYAU

    GRAULHET - PLACE DE L’ÉGLISE ET ENTRÉE DE L’HÔPITAL

    ( seule carte existante représentant l’église Saint-François)

    - BASUYAU

    GRAULHET - INTÉRIEUR DE L’ÉGLISE SAINT - FRANCOIS

    ( seule carte existante représentant l'intérieur de l’église Saint-François)

    - BASUYAU

     GRAULHET - INTÉRIEUR DE L’ÉGLISE NOTRE DAME DU VAL D'AMOUR

    - BASUYAU

     

     

     


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  • - Pierre-Jacques de TAFFANEL

     

    - Pierre-Jacques de TAFFANEL

    Né à Graulhet le 16 avril 1865
    Décédé le 17 mars 1752 à Québec
    ♦♦♦♦♦

    Sa vie racontée dans le Bulletin de la Société archéologique du Gers

    - Pierre-Jacques de TAFFANEL

    Le marquis de La Jonquière, baron de Magnas, seigneur de Castelnau-d'Arbieu et d'Urdens, chef d'escadre, inspecteur des flottes de Sa Majesté, gouverneur du Canada (1685- 1752)1


    PAR M. L'ABBÉ LAGLLIZE.


    Quoique issu d'une famille de l'Albigeois, la Gascogne peut revendiquer cet illustre marin comme une de ses gloires. Il devint notre compatriote par son mariage avec mademoiselle de La Valette, qui lui apporta en dot la baronnie de Magnas avec les seigneuries d'Urdens et de Castelnau-d'Arbieu.


    Pierre-Jacques de Taffanel de La Jonquière naquit à Graulhet, ancien diocèse de Lavaur, en Albigeois, d'une très noble et très ancienne famille 2. Il n'avait que douze ans lorsqu’il fut nommé garde de marine le 1er septembre 1697. On appelait ainsi les gentilshommes admis dans les écoles ou académies navales, fondées en 1682 par Louis XIV. Les jeunes gardes de marine n'étaient nommés qu'après avoir justifié de leur noblesse et d'un capital de 400 livres. Leur solde était de 18 livres par mois.

    Le jeune La Jonquière arrivait dans la marine au moment où le Roi-Soleil songeait à l'empire des mers, secondé dans ses desseins par les d'Estrées, les Forbin, les Duguay-Trouin, les Duquesnes, les Jean-Bart. Il se forma à leur école. De 1698 à 1702, il monte et fait campagne tour à tour sur le Trident, le le Content, le Prudent, le Henry, le Fortuné. Ce fut à bord de ce bâtiment qu’il reçut, le 1er janvier 1703, son brevet d’enseigne de vaisseau, en récompense de sa bravoure dans un combat contre un navire anglais de quarante canons. Il n'avait que dix-huit ans. Deux ans après, M. de La Jonquière est capitaine en second sur la Galatée, commandée par le chevalier de Maroles. Celui-ci ayant été tué dans une attaque de deux corsaires de dix-huit et de vingt-quatre canons, le jeune capitaine prit le commandement, soutint le combat durant six heures et s'empara à l'abordage du corsaire de dix-huit canons.

    L'année suivante, 1706, il prend part à la campagne de Barcelone, sous les ordres du comte de Toulouse, surnommé le grand amiral, il commande la galère l’Upson, de dix canons, mais son petit bâtiment, surpris dans une reconnaissance par un vaisseau anglais de soixante canons, fut capturé. Après quelques mois de captivité en Angleterre, La Jonquière, compris dans un échange de prisonniers, revint en France. Nous le trouvons, en 1708 et 1709, commandant la frégate l'Hirondelle, de vingt- quatre canons, avec laquelle il prit six navires anglais ou hollandais. Il fait une croisière dans la mer du Nord et participe ensuite, comme premier lieutenant de l'Achille, de soixante-six canons, à la glorieuse expédition de Duguay-Trouin à Rio-de-Janeiro. Voici en quels termes le fameux homme de mer appréciait la valeur de M. de La Jonquière, dans un rapport du 17 février 1712, adressé au ministère de la Marine : " Je crois être obligé dans cette occasion de vous rendre témoignage de l'activité, soins et application de tous les officiers de vaisseaux, et même crois devoir distinguer M. de La Jonquière, qui a été nuit et jour infatigable, et dont la capacité surmonte les officiers les plus expérimentés du corps.

    Au mois de septembre suivant, M. de La Jonquière était nommé capitaine de brûlot, à Brest. La paix qui suivit le traité d'Utrecht ne le laissa pas inactif. Il accepta du fameux M. de Crozat 3 , le richissime fondateur de la compagnie Occident, le commandement du navire le Baron de La Fauche, pour porter à la Louisiane des agents, des marchandises, quelques fonctionnaires parmi lesquels M. de Lamothe-Cadilhac, l'intendant Duclos, des missionnaires et douze jeunes filles destinées à être mariées à des habitants de la colonie mais celles-ci, lisons-nous dans un rapport de M. Duclos, « étaient " tellement laides et mal faites, que les sauvages eux-mêmes " n'en voulurent pas, il fallut les rapatrier ». L'entreprise de la compagnie d'Occident ne réussit pas M. de Crozat remit son privilège au roi. Ce fut alors que l'écossais Law reprit la direction de la compagnie. On sait de quels désastres financiers cet habile flibustier couvrit la France. Ne pouvant se résigner au repos, M. de La Jonquière, avec d'autres officiers de la marine française, ayant fait comme lui la guerre de course Sous Jean Bart et Duguay-Trouin et animés de l'esprit d'aventures de ces maîtres, demandèrent et obtinrent du roi la permission de passer au service de l'Espagne. Le traité d'Utrecht, signé le 11 avril 1713, conservait à cette nation ses immenses colonies en Amérique.

    Durant cinq ans, M. de La Jonquière fut capitaine de vaisseau dans la marine espagnole et prit part à diverses expéditions contre les forbans. Mais alors, comme toujours, la politique internationale avait ses caprices. Les deux nations amies devinrent ennemies, et le 2 janvier 1719 la guerre fut déclarée. Aussitôt, les officiers français au service de l'Espagne s'empressèrent de rentrer dans leur patrie. Au bout d'un an, la paix fut rétablie. Le 7 février 1720, M. de la Jonquière recevait son brevet de lieutenant de vaisseau. Le 3 février 1721, le marquis P.-J. de Taffanel de La Jonquière épousait Marie-Angélique de La Valette, fille de messire Jacques de La Valette 4, seigneur et baron de Fenouillet en Comminges, et de Marie-Anne-Angélique de Sédillac de Saint- Léonard 5 , qui apportait en dot à son mari la baronnie de Magnas et les seigneuries de Castelnau-d'Arbieu et d'Urdens. Elles tenaient ces fiefs de sa grand mère, Marie de Magnas 6, qui les vait portés dans la maison de Sédillac, le 19 janvier 1689,par son mariage avec Louis Léger de Sédillac, marquis de Saint-Léonard.

    Par cette union, M. de La Jonquière prenait le titre de baron de Magnas, de seigneur de Castelnau-d'Arbieu et d'Urdens, et s'alliait avec les grandes familles de la Gascogne: les Montesquiou, les Luppé, les Galard, les Saint-Géry, les Montaut, les Noé, les Lacarre, etc. Après quelques mois passés dans sa nouvelle famille, M.de La Jonquière alla avec sa femme habiter Brest où se trouvait son escadre commandée par Duguay-Trouin. Il y reçut, le 23 décembre de cette même année, son brevet de chevalier, de Saint-Louis.

    Cinq ans s'écoulèrent dans l'inactivité de la paix. M. et Mme de La Jonquière vinrent passer, soit à Magnas, soit à Lectoure, tout le temps; que les nécessités du service ne le retenaient pas à Brest. A cette époque, Lectoure était le rendez-vous de toute la haute société de la Lomagne. Les grandes familles du pays s'y donnaient rendez-vous dans leurs somptueux hôtels, durant plusieurs mois de l'année, pour s'amuser, comme c'était la mode. Les jouissances du luxe, les raffinements de la volupté des cours de Louis XIV et de Louis XV avaient pénétré la noblesse et la bourgeoisie de province et implanté dans les mœurs toutes les délicatesses, toutes les grâces, mais aussi tous les désordres. Aussi Châteaubriand, dans ses mémoires littéraires, a-t-il pu dire avec raison que ce fut (à ce point de vue) l'époque la plus " misérable de notre histoire ». On s'amusait. Mais si la frivolité demeurait le vice dominant et général, il était cependant de nobles et grandes exceptions dans la marine, dans l'armée, dans les sciences, les lettres et les arts.

    Le 8 octobre 1726, le marquis de La Jonquière demanda au roi d'armer à ses frais deux frégates, la Thétis et la Vénus, et une corvette, le Cupidon, pour faire la course contre les forbans et les interlopes, si préjudiciables au commerce de la France. L'autorisation royale lui fut accordée cinq jours après. Il appareilla au mois de mai suivant. A la fin de l'année il avait capturé deux bâtiments anglais et quinze corsaires. La valeur de ces prises, estimées 100.000 écus, lui fut contestée par le conseil supérieur. M. de La Jonquière donna en cette circonstance la mesure de sa fierté et de son désintéressement : Il offrit de tout abandonner pour le compte de Sa " Majesté, étant mû moins par l'intérêt que par émulation pour « le service. » Mais un arrêt souverain lui rendit justice. Le ministère du cardinal Fleury venait d'inaugurer une politique bien préjudiciable aux intérêts coloniaux de la France. Son économie, poussée jusqu'à l'avarice, le poussa à refuser les crédits nécessaires à la marine il laissa dépérir la flotte, dont plusieurs équipages furent licenciés. Inlassable dans sa dévorante activité, M. de La Jonquière occupa par l'étude les loisirs que lui laissait la vie des ports de mer. Il rédigea un long mémoire, daté du 5 août 1727 et conservé aux archives de la Marine, sur les avantages que la France retirerait de la colonisation de l'île Sainte-Lucie. Entre temps, il faisait de fréquents voyages en Gascogne, où il s'occupait de la culture et de l'embellissement de ses vastes propriétés de Magnas et de Castelnau-d'Arbieu. On voit encore dans le parc de Magnas les superbes lianes qu'il rapporta de la Louisiane, Ces curieuses plantes s'enroulent autour des chênes séculaires, grimpent jusqu' à leur cime, tombent à terre pour s'élancer de nouveau, retomber encore et enlacer ainsi plusieurs fois la tige et les branches des arbres qui les soutiennent.

    Le 1er octobre 1731, M. de La Jonquière était nommé capitaine de vaisseau. Le 1er mars 1741, inspecteur général des flottes de Sa Majesté. Le 1er juin 1742, le Roi lui accordait une pension de 1.000 livres qui fut bientôt élevée à 1.500. Il obtint encore 1.500 livres sur Saint-Louis, et 2.000 livres de haute-paye eh récompense de ses services. La guerre de la succession d'Autriche éclate en 1742 entre la France et l'Espagne, d'une part, l'Angleterre et l' Autriche, de l'autre. Le 22 février 1744, la flotte franco-espagnole attaquait l'escadre anglaise près de Toulon. Si la bataille resta indécise, elle eut du moins pour résultât de mettre les Anglais hors d'état de continuer la lutte. Dans ce combat, M. de La Jonquière montait le Terrible, qui lutta contre trois vaisseaux anglais, les uns après les autres; il tira près de sept cents coups de canon en deux heures et demie, dit de Lage de Cueilly 7, qui a raconté le combat de Toulon auquel il assista comme capitaine du vaisseau amiral espagnol. Après ce brillant fait d'armes, trois escadres furent formées à Toulon. M. de La Jonquière fut nommé chef de l'escadre composée du Terrible, du Léopard, du Borée, de l'Alcyon et de la frégate l’Atalante. Il mit à la voile le 22 août 1744 et partit en croisière pour protéger les navires marchands de France et d'Espagne contre les vaisseaux anglais. Le 1er avril 1746, le chef d'escadre de La Jonquière était nommé gouverneur général de la Nouvelle-France. C'était à la veille même du mariage de sa fille unique Jacquette-Marguerite 8 avec Jacques-Roger, marquis de Noé, vicomte d'Estancardon, capitaine de cavalerie, fils de Marc-Roger de Noé et de Charlotte de Colbert. Les mariage fut célébré le 5 avril à Roquefort. Le 22 juin suivant, le nouveau gouverneur du Canada quittait la rade de l'île d'Aix et faisait voile vers l'Amérique, à la tête; d'une escadre qui comptait dix vaisseaux de ligne, cinq frégates, trente-cinq navires marchands, sept, cents, canons et quatre mille six cent quatre-vingt-dix hommes d'équipage.

    Mais de violentes tempêtes assaillirent la flotte, une épidémie se déclara parmi les matelots et fit deux mille quatre cents: victimes alors qu'on n'avait pas encore fait la moitié du chemin. Il fallut reprendre la route de France avec le débris de l'escadre; seuls quelques navires chargés de provisions purent aborder au Canada. Ni M. de La Jonquière, ni le ministre, M. de Maurepas, ne furent découragés par cet échec : « Quand les événements commandent, ils peuvent bien diminuer la gloire des chefs, mais ils ne diminuent ni leurs travaux ni leurs mérites 9 », furent les paroles qui accueillirent le chef d'escadre quand il se présenta devant le ministre c'est dire qu’il fut accueilli avec tous les égards dus au malheur.

    Une nouvelle escadre fut armée: elle se composait seulement de trois vaisseaux, une frégate, un gros vaisseau et quelques navires de transport. M. de La Jonquière en prit le commandement suivant le brevet que voici :

    A Monsieur le marquis de La Jonquière, gouverneur et mon lieutenant-général de la Nouvelle-France.

    MONSIEUR LE MARQUIS DE LA JONQUIERE,

    Comme pour passer au gouvernement de la Nouvelle-France que je vous ai confié vous devez embarquer sur mon vaisseau le Sérieux, que j'ai destiné pour le Canada avec mes vaisseaux le Diamant, le Rubis, mes frégates la Gloire et l’Émeraude et plusieurs navires de transport, mon intention est qu’en votre qualité de chef d'escadre vous preniez le commandement de tous ces vaisseaux à l'île d'Aix, où ils doivent être rassemblés, pour les conduire à leur destination dont je vous ai déjà plus précisément informé. A votre arrivée à Québec, vous vous conformerez à ce que je vous prescris par une instruction particulière que je vous ai fait expédier sur cet objet, et la présente, n'étant à autre fin, je prie Dieu qu'il vous ait,M. le marquis de La. Jonquière, en sa sainte garde.

    Écrit à Versailles, le 27 mars 1747. Contre signé : PHELIPPEAUX. Signé: LOUIS.

    Encore cette fois, le succès ne répondit point au courage des marins et de leur vaillant chef. La petite escadre parfit de l'île d'Aix le 10 mai. Le 14, à la hauteur du Cap-Finistère, une flotte anglaise, forte de quatorze vaisseaux de guerre et commandée par l'amiral Auson, se mit à la poursuite des Français. Tous les historiens ont raconté le combat naval du Cap-Finistère et rendu hommage à la bravoure dont firent preuve; nos marins. Mais comment résister dans une lutte de dix contre un. Le vaisseau le Sérieux, monté par M. de La Jonquière, se défendit au canon et à la mousquéterie des deux côtés, avec deux, trois et cinq vaisseaux. Les Anglais n'en eurent raison qu'après cinq heures d'un combat meurtrier. Les vergues, la mâture, les voiles furent hachées, cent vingt-trois hommes tués, quatre-vingt-douze blessés, parmi lesquels M. de La Jonquière, frappé par une balle dé fusil qui lui traversa le cou et l'étendit sans connaissance sur le gaillard d'arrière. Tous les autres navires avaient été également maltraités et s'étaient aussi vaillamment défendus. Mais accablés par le nombre, ils durent amener leur pavillon. Cette vaillante défense sauva, du moins la flotte marchande. Des vingt-cinq navires chargés de provisions pour le Canada, deux furent pris, les autres parvinrent à leur destination. Les ennemis payèrent chèrement leur victoire; sept de leurs vaisseaux furent obligés de rentrer à Portsmouth pour se réparer. Nous, perdîmes sept cents hommes, ils en perdirent cinq cents. Peu s'en fallut que le délabrement des vaisseaux français ne privât les Anglais de la satisfaction de les mener en Angleterre.

    Les débris de notre escadre et leur équipage furent traînés à Portsmouth. Ce fut de là que le marquis de La Jonquière adressa, le 28 mai 1747, au ministre de la Marine, un long mémoire qui finit par ces mots : Tout ce que je puis vous assurer, Monseigneur, c'est que ma blessure n'égalera jamais les souffrances que j'ai du triste sort que les armes de Sa Majesté ont essuyé, je vous supplie d'en être convaincu, et que mon zèle ne finira qu'avec ma vie. » Dans ce combat », dit Henri Rivière, " M. de La Jonquière « avait conservé la plus grande liberté d'esprit et, se battant au « Cap-Finistère comme on se battait à Fontenoy, il dit, avec " une élégante politesse, à l'amiral Auson en lui présentant son épée et en lui montrant la Gloire et l'Invincible : ce Monsieur, vous avez, vaincu l'Invincible, la Gloire vous suit. » Comme François Ier après Pavie, La Jonquière pouvait dire : " Tout est, perdu fors l'honneur. J'ai plustôt esleu honneste ce prison que honteuse fuite. » Voltaire, contemporain, de ces événements, apprécie ainsi le combat du Cap-Finistère, dans son précis du siècle de Louis XV : « Cette victoire des Anglais était plus utile qu'étonnante : les " amiraux Auson et Warren avaient dix-sept vaisseaux de guerre "contre six vaisseaux du roi, dont le meilleur ne valait pas, pour la construction, le moindre, navire de la flotte anglaise. Ce qu'il y avait de surprenant, c'est que le marquis de La Jonquière, « chef de cette escadre, eût soutenu longtemps le combat et ce donné encore à un convoi le temps de s'échapper. » On fit sur ce fait d'armes les vers suivants : Contre le fer, le feu, l'orage, Contre l'adresse, la force, la rage Du peuple, anglais rassemblés sur les eaux, Neptune et le Dieu de la guerre ont illustré sur nos vaisseaux Le nom du brave La Jonquière. Cherche-t-on son pareil entre tant d'amiraux français et d'escadre étrangère ?

    La captivité de M. de La Jonquière dura autant que la guerre. Malgré d'activés démarches, les Anglais refusèrent son échange, ce peu soucieux de rendre la liberté à un marin qui leur avait ce porté de si terribles coups ». Il ne put rentrer en France que lorsque la paix fut signée à Aix-la-Chapelle, le 18 août 1748. Avant de rejoindre son foyer, il se rendit à Versailles afin de préparer avec le ministre son départ pour le Canada. Les archives de la famille de La Jonquière possèdent quelques lettres qu'il écrivit à sa femme, à Magnas. S'il est vrai que les lettres révèlent l'âme et laissent pénétrer dans l'intimité de ceux qui les écrivent, ces quelques lambeaux, sauvés d'une correspondance qui eût été précieuse à tant de titres, nous permettent d'apprécier le caractère actif et loyal de notre héros et les tendresses de son cœur d'époux et de père.

    Versailles, 26 novembre; 1748.

    J'arrive ici à midi, ma très chère femme, en parfaite santé, sans avoir passé à Paris, parce que cela m'aurait empêché de voir aussitôt le ministre qui m'a fort bien reçu et m'a prié à souper chez lui ce soir. J'ai vu aussi M. de Maurepas. Je serai présenté au Roy demain ou après-demain.


    Versailles, 1er décembre.


    Je suis venu de Versailles après avoir fait, la révérence: au Roy. Le prince Édouard a beaucoup fait parler de lui dans cette ville où il a bien des partisans. On croit que le Roy a envoyé un courrier pour engager le père du prétendant à lui donner ordre de quitter le royaume. C'est Desherbiers qui va gouverner à l'île Royale. On a voulu m'engager d'aller prendre possession dé Louisbourg.


    Versailles, 9 décembre.


    Je vois ma très chère épouse, par la lettre que vous m'avez fait le plaisir de m'écrire, l'amitié et les tendres sentiments que vous me témoignez, dont je vous remercie de tout mon cœur, vous assurant que ceux que j'ai pour vous ne sont pas moins vifs ni moins réels pour tout ce qui vous regarde, soyez en bien persuadée, je vous prie, et qu'il ne tiendra, pas à moi que je vous eu aille donner de nouvelles preuves avant mon départ pour le Canada. Mes compliments à M. et à Mlle de Narbonne 10 Je suis retenu dans ma chambre depuis huit jours par une petite attaque de goutte au gros doigt du pied et par un rhume.


    16 décembre


    Je ne suis sorti de ma chambre que depuis avant-hier avec mon neveu11 qui est ici depuis vendredi. Le prince Édouard est parti depuis hier de Vincennes. J'ai acheté aujourd'hui une peau de loutre pour Mme Lalo, que son mari m'a demandée pour elle. Bien des respects à M. l'évêque, mes compliments à nos curés 12.


    23 décembre.


    Le sieur d'Argellès a été relâché de la prison où il était et on l'a embarqué sur un vaisseau qui doit aller à Bordeaux; il y aura bien des rieurs attrapés à son arrivée. L'infante 13 arrivera à Versailles le 31 de ce mois ; le roi ira l'attendre à Choisy. Mon neveu vous fait bien ses compliments.


    Paris. 12 janvier 1749.


    J'ai reçu avec bien du plaisir, ma très chère femme, la lettre que vous m'avez écrite le 2 de ce mois par laquelle je vois la bonté que, toute la bonne compagnie de Lectoure me témoigne, vous priant vouloir bien faire à tous des compliments de ma part, surtout à Mr l'évêque et à sa soeur. Je remercie toute la famille de Saint-Géry 14 d'avoir bu à ma santé.


    Paris, 19 janvier.


    J'arrive de Versailles n'étant pas plus avancé pour mes affaires que le jour de mon arrivée. Le ministre n'ayant, pas travaillé; avec le Roy depuis bien longtemps ; ainsi point de promotion ni rien de décidé pour les affaires du Canada, pas même le vaisseau nommé ni par conséquent le capitaine.


    Paris, 9 février.


    On me fait observer que mes affaires seront finies ici dans une quinzaine de jours. Dieu le veuille. Mon neveu partira mardi sans faute pour aller à Rochefort avec Courcy, dans un phaéton à deux places et en poste. Lacarry 15 a écrit à mon neveu qu'il serait bien aise d'être en second avec lui.


    Paris, 15 février 1749.


    Je suis fort aise, ma très chère épouse, que vous soyez contente de la robe que je vous ai envoyée. Elle m'a paru assez jolie. Je compte en acheter une pareille pour ma fille, marquez-moi la quantité qu'elle en veut pour robe et jupon, et la couleur du fond. Je vais demain à Versailles pour presser le ministre de finir mon affaire. S'il y avait de l'argent au trésor de la Marine, je serais expédié depuis longtemps. La réjouissance de la paix s'est faite le lendemain de la proclamation, 13 de ce mois, avec beaucoup de pompe mais fort peu de joie dans le peuple. Dans l'endroit où le feu d'artifice se tira, qui est la place de Grève, il y eut beaucoup de blessés et sept à huit morts, on dit même quinze.


    Paris, 1er mars 1749.


    Mon neveu La Jonquière commande une frégate qui vient avec moi, et Lacarry doit être en second avec lui. Mme de La Rochale m’a fait réponse sur le compliment de condoléance que je lui avais fait sur la mort de son mari,et m'apprend la mort de son fils.


    Paris; le 8 mars.


    Je dois retourner jeudi à Versailles, où on m'a promis de finir toutes mes affaires; si je les ai faites, je prendrai congé du Roy et partirai le plus tôt que je pourrai pour me rendre auprès de vous.


    Paris, 15 mars.


    Mon neveu pourra bien partir avant le Léopard. J'ai été demander à l'hôtel de Pouponne le mantelet de Mme de Castelnau 16.
    À la fin de mars, M. de La Jonquière partait pour Lectoure. Il y séjourna quelques semaines, près de sa femme et de sa fille, puis se rendit à Rochefort où il devait s'embarquer.


    Le 27 mai, il écrivait de cette ville à MMmes de La Jonquière pour leur faire ses adieux : " Ma santé est très bonne, Dieu merci; " je marche cependant avec peine à l'appui de ma canne, allant « faire mes visites en chaise. Nous bûmes à votre santé hier, « chez Mme de Valminière. Je m'embarque demain, si les instructions de d'Aubigny arrivent comme on l'a assuré à la cour ".Québec était la capitale et le siège du Canada, cette terre restée toujours française malgré les vicissitudes des révolutions et de la conquête étrangère.

    Outre les fonctionnaires, presque tous gentilshommes de race, on y comptait une nombreuse aristocratie attachée au sol. Dès l'occupation française, le territoire du Canada avait été divisé en seigneuries ou francs-fiefs concédés par le roi aux colons issus pour la plupart des meilleures familles de France. Ces seigneuries s'élevaient au nombre de deux cent dix.Le marquis de La Jonquière trouva donc au Canada les mœurs de la mère patrie, et, dans ses relations, les nobles manières, la politesse aisée, la franche hospitalité en honneur, à cette époque, dans la haute société. C'était encore la France au-delà des mers, mais non la famille aimée. Il écrit le 19 août 1749 à sa femme : Je vous ai écrit, ma très chère femme, par mon neveu La Jonquière, que j'ai trouvé en rivière allant à l'île Royale. Nous avons mis soixante-quatorze, jours à nous rendre ici, dont trente-deux dans la rivière, contrariés par les vents et la brume. J'ai pris possession de mon gouvernement le 15 de ce mois, au milieu de l'acclamation générale des grands et des petits. Les harangues du clergé et de tous les corps ont fait beaucoup souffrir ma modestie par les belles et magnifiques choses qu'ils m'ont dites, n'aimant pas tant d'encens. Les festins n'ont pas discontinué depuis que je suis ici, surtout chez Mgr l'Évêque qui est l'homme de France le plus poli et le plus aimable 17. J'ai commencé hier à donner à manger à tous les notables de la ville et à leurs femmes; je leur fais grande chère; j'avais trois tables de quarante personnes. J'ai aujourd'hui trente-six couverts pour Messieurs du Conseil supérieur, leurs femmes et tous les capitaines d'infanterie. J'aurai encore une pareille journée cette semaine, pour que tout le monde y passe ensuite, je n'aurai qu'une table de dix-huit couverts tous les jours, soir et matin. Je vous assure que j'aurais été fort aise que vous fussiez venue avec moi et de vous posséder ici si vous " Voulez venir me joindre, l'année qui vient, vous me ferez grand plaisir.


    Le 9 octobre 1719.


    Je profite du départ de mon neveu, qui va désarmer à Rochefort, pour vous donner de mes nouvelles. Je vous assure que si les denrées du pays continuent à être, aussi chères, je ne saurais vivre avec ce que le roi me donne, à moins que je ne me retranche beaucoup j'ai été obligé d'acheter à M. de La Galissonnière des meubles et provisions qui m'étaient indispensables, avec quelques pièces d'argenterie ; le tout se monte à environ 14.000 francs, que je lui ai payés. J'ai fait cadet à l'aiguillette M. Laguiterie, qui n'est pas trop sage ; je l'ai envoyé dans un poste avec un officier à qui je l'ai recommandé.

    Le 6 novembre 1749, envoyant à Mme de La Jonquière et à sa fille douze peaux de martres pour un manchon et une palatine, il écrit : M. Mouisset, procureur du séminaire de Québec, va à Montauban ; il m'a promis de vous aller voir ; s'il le fait, donnez-lui votre soupe. Si vous ne venez, pas me joindre, je vous promets que je ne resterai pas ici aussi longtemps que M. de Maurepas me l'avait demandé, je serais bien fâche d'y rester plus de deux ans. J'envoie à M. Gradix 6703 livres en lettres de change pour payer les provisions que je lui ai demandées. Envoyez-moi quatre douzaines. de cuisses d'oie 18. Si vous venez, apportez dix paires de draps de maître et douze de valet.


    Février 1750.


    Ma santé est très bonne, à un petit rhume près que je garde depuis le commencement de l'hiver; il m'oblige à faire gras quatre jours de la semaine, et je fais collation tous les soirs. Les plaisirs du carnaval n'ont pas été extrêmement vifs ; il n'y a que M. Bigot qui a donné trois grands et beaux bals où toute la ville s'est trouvée ; le dernier fut accompagné d'un magnifique ambigu où il y avait soixante personnes. J'ai donné à dîner et à souper les quatre derniers jours à une vingtaine de personnes, je fis danser jusqu’à deux heures après minuit. Il m’en coûte plus que ce que le Roi me donne, raison qui m'engage à demander plus tôt d'être relevé.


    J'ai trouvé ici, à mon arrivée à Montréal, Beaussier qui vous accompagna chez vous lorsque vous partîtes de Rochefort ; il est renseigne sur le vaisseau qui est parti de Brest pour nous porter l'équipage, du vaisseau que l'on construit ici. J'ai passé deux mois à Montréal, où j'ai travaillé comme un forçat pour faire partir tous les canaux voyageurs qui vont dans tous les postes ; j'ai eu une grande quantité de nations sauvages qui me sont venues voir à cause de mon arrivée dans ce pays ; elles m'ont donné beaucoup d'occupations par leurs demandes continuelles; je les ai renvoyées bien contentes avec les présents ordinaires. Nous avons cependant bien des nations sauvages que les Anglais nous ont débauchées, ce qui nous cause une petite guerre avec ces nations.


    Le 3 octobre 1750.


    Les nations sauvages me donnent bien de la tablature, les Anglais faisant tout ce qu'ils peuvent pour les débaucher et les attirer à eux ; ce qui nous occasionne des petites guerres avec les sauvages et les Anglais... Les Anglais prétendent que la plupart des terres de ce gouvernement leur appartiennent, ce qui nous oblige à de grands mouvements pour conserver nos frontières, à quoi je m'attache particulièrement. Je n'oublierai pas le fils de Mellis19, dont je suis très content. Il semble que tous tes malheurs nous suivent : vous n'avez pas de récolte et moi je dépense plus que le Roi ne me donne. Il m'en a coûté la première année 38.000 francs,, tout pour la table, écurie, gages des domestiques et entretien de mes équipages. Je ne connais plus ce pays, tout étant au feu, hors les marchandises qui viennent de France. Le prix des denrées n'a pas diminué depuis la paix. Je crois que Mme de Beaufort a très mal fait de se remarier ; le cavalier à du mérite, mais pas assez de santé pour elle ni de bien, sans compter le sort qu'elle fait à ses enfants. Complétons les détails de la vie intime par un extrait du livre des dépenses depuis le 18 novembre 1718 au 2 juin 1749 :
    1° Provisions : vins, liqueurs, huiles, farine, épicerie, lard et jambon, bougie, chandelle, beurré, une. vache, graisse, café, sucre, chocolat, confitures, etc. . .... . . . ......... ..... .... ... ... . . ... . 15.134 livres.

    2° Vaisselle d'argent à ses armes . . . . .... . .22.215 id.

    3° Fayence de Moustier ; linge : cent douzaine de serviettes et quatre-vingt-deux nappes, cinquante-sept douzaines de serviettes pour l'office-et-cinquante-quatre nappes, cinquante-deux douzaines de torchons, draps, tabliers de cuisine, glaces, cristaux, fleurs pour te fruit, batterie de cuisine,tapis, costumes de ses douzes gardes, de son secrétaire, de son laquais, quatre harnais de carrosse, couvertures, hamacs,, total de ce chapitre... 29.408 livrés.

    4° Ses hardes et effets : son grand uniforme écarlate, 1051. livres ; un autre bleu, 576 livres ; toile pour chemises, bas dé soie, mouchoirs, une tabatière d'or de 400 livres, lunettes, une montre d'or de 400 livres pour sa fille, des objets de toilette pour sa femme, total de ce chapitré ..... ... . 5.34l livres.

    5° Séjour à Paris; voyages à Paris et à Rochefort, gages, nourriture de douze domestiques, etc., total. ... . ....... . .... ..... . 17.648 livres.

    Le tout s’élevant au chiffre de 67.532 livres.

    Le nouveau gouverneur arrivait à une heure difficile. Quoique la paix fût signée avec les Anglais, ceux-ci, dans leur insatiable cupidité, cherchaient à nous supplanter dans nos colonies et à ruiner notre commerce : ils corrompaient par l'eau-de-vie autant que par l'argent les peuplades sauvages, les poussaient à la révolte et à de continuelles invasions sur notre territoire. Son premier soin lut de fortifier les postes qui s'étendaient sur les limites de nos possessions ; il en créa de nouveaux pour faciliter aux sauvages l'échange des pelleteries contre les marchandises françaises.

    Il s'occupa ensuite de la colonisation dès terres si fertiles et pourtant si incultes du détroit. Par un édit, en date du 21 janvier 1750, il accordait des instruments d'agriculture, une vache, un boeuf, un fusil, de la poudre et certains autres avantages aux familles qui iraient s'établir dans les concessions offertes par le Gouvernement français. Il secondait en même temps les efforts et le zèle des missionnaires catholiques qu'il considérait, avec raison, comme les meilleurs, auxiliaires pour étendre l'influence française. Les concessions situées entre les lacs Ontario et Huron étaient plus que les autres en butte aux agressions des sauvages et des Anglais; il établit un poste pour les défendre, sur la rivière de Toronto, qu'il confia au chevalier de Forneuf. Celui-ci, accompagné d'un sergent et de quatre soldats, construisit avec des pieux et de la terre un petit fort et une maison. Ce fut le berceau de la ville de Toronto, fondée le 20 mai 1750, qui compte aujourd'hui plus de quatre-vingt-cinq mille habitants, Il favorisa le commerce en amoindrissant autant qu'il le put les privilèges injustifiés accordés aux grandes compagnies au détriment du commerce particulier.

    Mais il avait à lutter contre les fausses idées économiques du temps et contre le système de prohibition qui furent la cause de notre décadence commerciale au XVIIIe siècle. Il s'appliqua à prévenir les surprises d'une guerre dont l'éventualité perçait à l'horizon. L'effectif des troupes, qui n'était que de cinq cents, hommes, fût élevé à deux mille, et, comme ce chiffre ne lui paraissait pas encore suffisant pour la défense d'un si vaste territoire, il fonda les milices composées de sauvages enrôlés et commandés par des chefs tirés des troupes régulières. Québec et Montréal lui doivent les superbes casernes qui subsistent encore. En récompense de tant de services, le roi lui accorda le cordon rouge, le 15 avril 1750.

    Mais, cette étonnante activité de M. de La Jonquière, son énergique vigueur, sa droiture, vinrent se briser contre les intrigues de la jalousie et de la cupidité de certains Français, ceux-là même qui, par devoir d'état autant que par patriotisme, auraient dû le seconder 20. Sa conscience était sans reproche, il méprisa les attaques de la calomnie, il ne prit pas même la peine de se défendre contré d'ignobles factums ; alors que tant d'autres autour de lui couraient après l'argent et les honneurs, lui ne recherchait que l'honneur. Cependant, écœuré et quelque peu découragé, il écrivit au ministre des colonies pour demander son rappel en France. Les fatigues d'une administration si pénible, les rigueurs d'un climat excessif eurent bien vite fait d'épuiser la santé de M. de La Jonquière, déjà si compromise par tant de campagnes et de travaux. Mais un homme de cette trempe ne pouvait, attendre la mort que debout, sur la brèche. Elle vint après neuf mois de souffrances, le 17 mars 1752. « Il fut excessivement regretté », écrivait, le baron de Longueil, gouverneur provisoire, dans une lettre adressée au ministre de la Marine, " je dois à la mémoire de M. de La Jonquière ajoutait-il qu’il n’a pas eu d’autre pensée que de rétablir le bon ordre chez les nations qui nous causent de si grands troubles. Je rends témoignage que tout ce qui a été écrit contre lui est l’œuvre de la calomnie, seul talent de certains esprits méchants de ce pays, que je vous supplie, « Monseigneur, d'accueillir avec le châtiment dû à leur audace. »

    Sa mort fut celle d'un brave et d'un chrétien. Il fut enseveli dans l'église des Récollets, entre ses deux prédécesseurs, MM. de Frontenac et de Vaudreuil. On grava sur son tombeau l'inscription suivante : Cy repose le corps de messire Jacques-Pierre de Taffanel, marquis de La Jonquière, baron de Castelnau, seigneur de Magnas et autres lieux, chef d'escadre des armées navales, gouverneur et lieutenant général pour le Roy en toute la Nouvelle- France, terres et passes de la Louisiane, décédé à Québec, le 17 mars 1752, à six heures et demie du soir, âgé de soixante-sept ans.

    Par son testament du 13 février 1752, le marquis de La Jonquière légua 100 livres à chacune des communautés religieuses de Québec, de Montréal et des Trois-Rivières : les Ursulines, les Hospitaliers, l'Hôpital général; 100 livres également aux pauvres de sa paroisse, et 300 francs de messes. Il désigna pour exécuteur testamentaire son neveu l'abbé de Taffanel de La Jonquière, doyen de la cathédrale. Il fut payé au chirurgien major M. Feltz, qui l'avait soigné, 2268 livres; 331 livres à M. Brian, chirurgien; 1.700 livres aux Récollets, pour son enterrement, et 1274 livres pour son anniversaire. Les meubles furent vendus, partie de gré à gré, partie à l'encan, par son homme de confiance et maître d'hôtel, Capelan. Ils produisirent 60.000 livres. — L'exécuteur testamentaire paya 111.000 livres de dettes ou frais de toute sorte. La fortune personnelle de M. de La Jonquière fut entièrement absorbée par les immenses dépenses faites en vue de prendre possession de son gouvernement du Canada, en 1747 et en 1749. Il ne resta à sa veuve que ses reprises personnelles sur Magnas, Castelnau-d'Arbieu et Urdens. Le roi lui accorda une rente viagère de 1.500 livres dont elle ne jouit pas longtemps; elle mourut au mois de février 1754.

    Mme de La Jonquière ne reçut de Québec, comme souvenir de son mari, que quelques objets mobiliers, des papiers et un petit négrillon que le gouverneur avait adopté. Un heureux hasard ayant fait tomber dans nos mains un registre du secrétariat de l'évêché de Lectoure sous l'épiscopat de Mgr de Narbonne-Pélet, nous y avons trouvé l'acte de baptême de ce jeune sauvage. Nous le transcrivons. Ce sera l'épilogue de cette notice Du 24 février 1753. — Cejourd'hui, jour et fête de S. Martin, apôtre, trois heures de: l'après-midi, Mgr l'Evêque à la tête du clergé de sa cathédrale administra le sacrement de baptême, à un sauvage, né au Canada, et que feu M. le marquis de La Jonquière, qui en était vice-roy, envoya dans cette ville, , l'ayant fortement recommandé à Mme son épouse et aujourd'hui sa veuve, de même qu'à Mme la marquise de Noé, sa fille unique. Cet enfant, âgé/ d'environ huit à neuf ans, ayant été cy-devant bien instruit par un ecclésiastique de cette ville, examiné par Monseigneur. Cette cérémonie s'est faite/ aujourd'hui avec tout l'éclat et la solennité, possibles; elle fut annoncée le dimanche précédent par MM. les curés de Saint-Gervais et du Saint-Esprit, à leur messe paroissiale, aussi jamais n'avait-on vu autant de mondé dans l'église Saint-Gervais. Le dit sauvage fut présenté aux fonts baptismaux par M. le marquis de Narbonne-Pelet, neveu de Monseigneur, et par Mme la marquise de Noé, parrin et marrine. A l'issue de la cérémonie, Mgr monta en chaire et fit à ce sujet un discours aussi solide que touchant, et parla environ trois petits quarts d'heure. On assure qu'on n'avait jamais vu pareil événement dans cette ville. Le nom du sauvage est aujourd'hui Jean-Denis, qui est celui de son parrin. Cet enfant portera pendant neuf jours la robe blanche. — Signé . SOLIRÈNE, secrétaire.

    - Pierre-Jacques de TAFFANEL

    RENVOIS DE NOTES

     

    1- Le chef d'escadre, marquis de La Jonquière. gouverneur général de la Nouvelle- France et du Canada, de 1749 à 1752, par le marquis de LA JONQUIÈRE. Un vol. in-l2, Paris, Garnier frères.

     2 - Les armes des Taffanel de La Jonquière sont : d'argent, à la fasce de gueules. Le voyageur suédois Kalm a donné le portrait du marquis de La Jonquière : « C'était « un homme de haute taille, d'un aspect imposant: il paraît âgé de soixante ans... « C'est un des trois gentilshommes qui, par-dessus tous les autres, se sont acquis une " haute réputation dans l'amirauté française... »

     3 - Antoine de Crozat, marquis du Chatel, né à Toulouse en 1655. le plus fameux financier du règne de Louis XIV. Il obtint en 1712 le privilège du commerce de la Louisiane. La géographie qui porte son nom fut composée, pour sa fille, par l'abbé Le François. Son fils, Joseph-Antoine, conseiller au parlement de Toulouse, futur antiquaire distingué.

    4 - Jacques de La Valette, baron de Fenouillet en Comminges, fut maintenu dans sa noblesse par.M. Le pelletier, intendant de la généralité de Montauban, le 1er avril 1759. Armes des La Valette: Ecartelé au 1er et 4e d'azur, à la croix alisée d'argent, au chef cousu de gueules ; au 2e et 3e au lion d'or issant de la bande.

    5 - Marie-Angélique, de Sédillac de Saint-Léonard, fille héritière et bénéficiaire de Jean-Baptiste de Sédillac, marquis de Saint-Léonard, conseiller au parlement de Tou- louse, dame seigneuresse de Magnas, Castelnau, Urdens et autres places. Le mandement de la taille de la communauté de Castelnau-d'Arbieu, fait le 29 novembre 1739, porte : a Marie-Angélique de Valette, espouse de messire Pierre-Jacques de La Jonquière, capitaine de vaisseau du roy, chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis, «co-seigneuresse dudit lieu, possède et jouit en biens ruraux 70 concades 4 places «18 escats; argent 73 livres 14 sols ".

     6 - Marie de Magnas, fille de Jean de Saint-Géry, dit le baron de Maignas, seigneur de LaMothe et Urdens, et de Marguerite de Montesquiou.

    7 - Le combat de Toulon, Amsterdam, 1746.

    8 - Jacquette-Marguerite de La Jonquière, marquise de Noé, mourut vers 1774 et laissa Magnas et les fiefs de Castelnau et Urdens à sa fille Charlotte-Louise-Pétronille, mariée avec son cousin Louis-Pantaléon, comte de Noé. Elle lègue 50 livres aux pauvres de Castelnau et 50 livres à ceux de Magnas.  

    9- Henri RIVIERE, La marine française.

     10 - Mgr de Narbonne-Pelet, évêque de Lectoure, et sa sœur.

      11 - De Taffanel de La Jonquière, capitaine de vaisseau.  

    12-  Les curés de.Lectoure, de Saint-Clar, de Magnas et de Castelnau-d'Arlieu,com- mensaux habituels du château de Magnas.

     13 - Louise-Elisabeth de France, mariée à l'infant don Philippe, duc de Parme.

     

    14 -  La famille de Saint-Géry, une des plus anciennes familles de la Lomagne, possédait de vastes domaines dans le Lectourois, l'Agenais, le Fezensaguet et le comté de Gaure. Une alliance avec les Galard de l'Isle-Bouzon lui avait apporté, au XIVe siècle, la baronnie de Magnas, qui passa en 1689 aux Saint-Léonard, puis aux La Valette, La Jonquière, Noé, et revint en 1785 à la famille de-Galard, qui la possède encore aujourd'hui. Le château et la seigneurie : de La Mothe, dans la juridiction de Magnas, restèrent la propriété de la famille de Saint-Géry jusqu'au commencement de ce siècle et furent acquises par le marquis Charles de Galard"Magnas/ Les armes des. Saint-Géry sont : d'or à la croix de gueules. Devise : In hoc signo vinces.

     15 - Joseph Lacarry. chevalier de Saint-Louis, lieutenant général dans la Marine, neveu de Mme de L'a Jonquière. Une famille de Lacarry s'établit à Lectoure vers 1480. Voir d'intéressants détails sur les Lacarry : De GALARD, l'Administration provinciale d'Auch, pp. 501 et suiv. — Revue de Gascogne, XXVII, p. 222.  

    16 -  Mme Anne-Marguerite de Saint-Martin, veuve de messire Jean-Vincent de Montant, co-seigneur de Castelnau-d'Arbieu et de Quinsac, mère de Armand de Montaut, baron, de Castelnau et de Quinsac, sieur au droit de son épouse à la baronnie de. Saint-Julien- le-Faucon, seigneur et patron de Grand-Change, etc., chevalier de Saint-Louis, capitaine au régiment de cavalerie Royal-Piémont, lieutenant général pour Sa Majesté au gouvernement de Normandie. La seigneurie de Castelnau était pour un tiers aux Galard, aux Montant et aux La Jonquière. Mme de Castelnau se retira, après la Révolution, dans le village de Castelnau et y mourut obscurément en 1804. (Arch. part.)  

    17 - Mgr du Breuil de Pontbriand, mort à Montréal en 1760.

     

    18 - L'exquise réputation des cuisses d'oie de Gascogne n'est pas d'hier. Le 6 janvier 1661, l'abbé de Caignols en envoie deux barils à Colbert et quatre au cardinal pour reconnaître des services rendus à son abbaye. (Le Chef d'Escadre..., note.)

     19 -  La famille de Mellis, originaire de l'Ariégeois, vint s'établir en Gaascogne à la fin du XVIe siècle. En 1593, Pierre de Mellis épousa, à La Sauvetat, Jeanne de Vignaùx, et, en 1605, vint se fixer a.Fleurance où il acquit l'office de trésorier du comté de Gaure. Antoine de Mellis, dont il est question dans cette lettre, était, né à Fleurance, le 12 avril 1727 ; il s'embarqua à Auvillars, avec M. de la Jonquière, le 28 mars 1717, et assista à la bataille navale du Cap.Finistère où il fut fait prisonnier avec toute la flotte et mené à Winchester. Libéré, il passa au Canada. Deux ans après la mort de M, dé la Jonquière, en 1754, il arrive de Québec à Fleurance ; le 17 février 1755, il part pour Paris et revient au Canada où il tient la charge d'écrivain du. Roy à la construction des vaisseaux ; il y demeure jusqu'à la prisé du pays par les Anglais, en 1759. Le 22 janvier 1766, A. de Mellis s'embarqua pour Cayenne en qualité de sous- commissaire de la Marine ; en 1775, il est nommé commissaire aux îles de France et de Bourbon ; en 1779, il est commissaire général intendant de l'Ile-de-France. Il revint à Fleurance le 4 décembre; 1784, où il mourut quelques années âpres la Révolution,Extrait du livre de raison de Jean de Mollis, sur Antoine de Mellis son fils.« Toinon est parti avec moi le 22 mars 1747 pour aller à Magnas, et le 23, jour de « jeudi, nous sommes: partis pour Auvillars et nous avons dîné avec M. de la Jonquière « chez M. de Boulogne, contrôleur général des finances, et ensuite M. de la Jonquière " s'est embarqué avec mon fils Toinon dont il a bien voulu se charger en lui donnant « quelque emploi dans le Canada ou il commande, et auquel je remis, le 19 du dit, « trois cents livres, en présence de M. de la Jonquière, pour habiller mon fils, et le « restant pour son voyage.. « Mon fils a été équipé de linge et vêtements et un porte-manteau neuf avec quatre «paires souliers neufs et les deux ou trois autres paires semelés. A mon retour, j'ai été " passer le 24 la journée chez Mme de la Jonquière. Fait à Fleurance, le 24 mars, 1747. « Mon fils est parti pour le Canada le 25, il est allé coucher à Agen et s'est embarqué « à Rochefort le 23 mai 1747. Je lui ai donné cinquante paires, de bas de soye, un « habit de drap d'Elbeuf, avec une veste de...... fort et une culotte noire et un autre «habit de drap complet, et plus un habit de camelot avec une veste, et une veste de « toile de Laval, et une brosse pour les cheveux, redingote neuve et bien équipé, deux " paires draps, huit serviettes, le tout va à près de mille livres. » (Archives du château de Bivès.)

     20 - Nous ne pouvons que résumer très succinctement les principaux actes de l’administration du marquis de La Jonquière au Canada. On consultera avec intérêt les ouvrages de l'époque : MONTCALM, Journal ; KALM, Voyage en Amérique ; POUCHOT, Mémoires, et, plus récents, les livres de M. H. RIVIERE, Histoire de la  marine, et le Mis DE LA JONQUIÈRE, Le chef d'escadre, etc. Ce dernier nous a particulièrement servi dans cette étude. Cf. chapitres XVI à XXIV.

     


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    PHENOMENES DE LA NATURE à GRAULHET

    LA DEPECHE DU 2 février 1973

     

     LA DEPECHE DU 18 MAI 1972

     

    LA DEPECHE DU 3 OCTOBRE 1969

     


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  •  L'AURORE SOCIALE - LA COOP - LA SUPER COOP : LES PHOTOS INÉDITES - LA VENUE DU MINISTRE RAMADIER POUR LES 30 ANS DE L'EPICERIE

    L' Aurore Sociale à Graulhet

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    par Eric BRUGUIERE

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    Graulhet est une ville ou l'enracinement mutualiste est ancien et fortement implanté. Cela témoigne de notions de solidarité, d'entraide et de générosité mais aussi des difficultés auxquelles les graulhétois ont sans doute toujours dû faire face. De nombreuses sociétés mutualistes héritées du Moyen-âge subsistent à Graulhet malgré l'essai de regrouper ces diverses sociétés en une seule, sous le second Empire. Les tanneurs par exemple garderons longtemps celle de Saint-Crépin.

    Avec l'autorisation de créer des syndicats, les ouvriers vont pouvoir défendre leurs intérêts face aux patrons. Mais à Graulhet le Syndicat des ouvriers mégissiers ne veut pas se contenter de cela et il va chercher d'autres moyens pour améliorer la vie des ouvriers. Dans le domaine de la consommation, le syndicat chercha toute les possibilités pour aider les ouvriers à obtenir des produits à moindre coût.

    Ainsi, dès novembre 1888, le syndicat organisa un débit de vin en gros pour tous ses membres. Ce débit fonctionna jusqu'en 1898. Le même principe fut mis en place en septembre 1892 avec la création d'une coopérative de panification. Cela permis au syndicat de procurer du pain aux ouvriers mégissiers à des prix inférieurs à ceux des boulangeries de la ville. Mais surtout en août 1891, l'union fédérative des syndicats de la ville établit une épicerie coopérative pour tous les ouvriers membres de ces syndicats, ce qui permettait à pratiquement tous les ouvriers (mégissiers on non) d'avoir des produits de consommation aux meilleurs tarifs.

    Mais l'interdiction du syndicat par le Préfet en 1898 fit perdre toutes ces structures coopératives qui furent fermées administrativement puisque dépendantes du syndicat. Après la création du nouveau Syndicat des ouvriers moutonniers qui vint quasi immédiatement remplacer celui des mégissiers, l'axe de ce syndicat fut dirigé vers l'aide aux chômeurs, aux vieux travailleurs, aux autres syndicats en lutte et aux coopératives extérieures à la localité (prêts à la verrerie ouvrière d'Albi, imprimerie ouvrière de Carmaux...). Cela passa également par la mise en place d'une bibliothèque et d'une caisse de grève.[1]

    Aussi, lorsque la longue grève de 1909-1910 éclate, le syndicat est contraint de mettre en place des mesures d'urgences que les coopératives ne peuvent plus assurer. On créé des soupes communistes et on contracte des prêts chez les boulangers et épiciers de la ville. Preuve que ceux-ci n'avaient pas dû voir d'un bon œil les premières coopératives, le comité de grève est obligé vers la fin de la grève de menacer ces commerçants de recréer une coopérative lorsque ceux-ci refusent un nouvel emprunt.[2]

    Il faudra attendre le remboursement des dettes par le syndicat, puis la fin de la Grande Guerre pour revoir germer l'idée d'une coopérative de consommation. En effet, après les rudes années de guerre, les ouvriers graulhétois de retour des tranchées se retrouvent dans une grande misère du fait de la crise économique qui survient pour plusieurs années dans le secteur du cuir. Le climat général révolutionnaire et les grèves nationale de 1920 favorisent un renouveau syndical fluctuant. Et les difficultés économiques amènent le Syndicat des ouvriers moutonniers avec Henri Mérou a créer une société coopérative de consommation en octobre 1920. Elle prend le nom d'Aurore sociale, à l'identique de celle existant à Albi depuis 1902, dont elle prend les statuts. En quelques semaines, la création de cette coopérative permit de faire baisser le prix des denrées de premières nécessités. [3]

     
    [1] AD Tarn 13M11 et 13M12 in Monique Bermond « Syndicalisme et Mouvements Ouvriers à Graulhet 1880-1914 » Mémoire de Maitrise UTM 1973

    [2] Eric Bruguiere « 1909-1910 La Grande Grève des Ouvriers Moutonniers de Graulhet » MSG imprimerie 34 2011

    [3] AS CGT 1920 in Eric Bruguière « Les Ouvriers du Cuirs à Graulhet 1914-1944 » Mémoire de Maitrise UTM 1994

    Le livret de sociétaire 

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    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

     

     Merci à Eric BRUGUIERE

     

     

    A Albi l'Aurore Sociale... 

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    A Albi l'Aurore Sociale...

    Elle se trouve au 153 de la route de Cordes, devenue avenue Dembourg du nom de la bienfaitrice de la Verrerie Ouvrière d'Albi (VOA), installée ici depuis 1896, avec l'appui de Jaurès. En face de la coopérative de production, la coopérative de consommation !

    Créée en 1902, elle appartient au mouvement coopératif d'inspiration proudhonienne, né à Paris en 1875. Elle a pour but de fournir des produits surtout alimentaires à des prix intéressants. Pour en profiter, il faut être sociétaire à hauteur de 100 francs puis de 200 francs. Quel que soit le nombre d'actions possédées, on n'a droit qu'à une seule voix à l'assemblée générale des sociétaires actionnaires. Une caisse de solidarité pour les naissances et les décès y est rattachée. Un journal mensuel sera publié de 1925 à 1928.

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    Le musée Puig de Perpignan possède et expose le livret de Joseph Larroque de 1935 avec les statuts et des jetons de monnaie en zinc de 25 c, appelés jetons de nécessité française. Cette monnaie locale servait aux achats à la coopérative, une manière de fidéliser le consommateur, correspondant aussi à la pénurie de monnaie durant la Première Guerre. L'Aurore sociale, une appellation pleine de promesses et une belle carte postale de Poux d'avant 1914 (collection Y. Calmels). On pose devant l'entrée principale et les deux voitures à chevaux encadrent les personnages dont deux en blanc, l'un en salopette, l'autre en tablier de boucher. Le panneau contre l'arbre propose du vin blanc de Gaillac supérieur et sous le lampadaire : l'enseigne de la boulangerie et la vente de gruau (blé dur) et des sous-produits (son et repasse). Une image du quartier très vivant partant de la gare de la Madeleine jusqu'à la VOA, où se trouvaient de nombreux commerces et cafés dont le fameux café Pernod et plus tard le cinéma Florida. Deux lieux liés au mouvement d'émancipation ouvrière : la Verrerie et l'Aurore sociale ! ( © LA DEPECHE Article publié le 09/12/2016 - Robert FABRE )

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

     

    A Graulhet...de l'Aurore Sociale à la Super Coop...

    Le 3 juillet 1949, le ministre Paul Ramadier est à Graulhet pour les 30 ans de L'Aurore Sociale devenue depuis les années 30 la Coop et la Super Coop. La famille Héral gère cette coopérative depuis (environ) les années 30 et la quittera en 1957. D'autres coopératives existent à Graulhet rue des Peseignes et rue Saint-Jean
    Lors de la venue du Ministre les enfants Héral participent aux festivités. Retrouvons les photos de cette manifestation gentiment prêtées par Nicole et Jean-Louis.

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    L'arrivée du Ministre Ramadier Place du Jardinage (aujourd'hui Henri Mérou)

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    Le Ministre Paul Ramadier

    Paul Ramadier

    Paul Ramadier - Homme politique français (La Rochelle 1888-Rodez 1961).

    Avocat, défenseur des coopératives, maire de Decazeville (1919-1959), il est élu député socialiste de l'Aveyron en 1928. Partisan de la participation des socialistes à l'exercice du pouvoir, il quitte en 1933 la S.F.I.O. (qu'il rejoindra ensuite, pendant l'Occupation) pour l'Union socialiste et républicaine. Il est membre du premier gouvernement du Front populaire puis ministre du Travail (janvier-août 1938) et fait adopter d'importantes lois sociales. Après avoir voté contre la délégation des pleins pouvoirs au maréchal Pétain (10 juillet 1940), il participe à la Résistance, puis est nommé ministre du Ravitaillement (novembre 1944-mai 1945) par le général de Gaulle et recouvre ses mandats de maire et de député. Ministre de la Justice (décembre 1946), président du Conseil (de janvier à novembre 1947), il écarte les ministres communistes, qui avaient voté contre la politique gouvernementale, mettant ainsi fin au tripartisme. Il fait voter le statut de l'Algérie et adhère au plan Marshall, mais doit se retirer devant la persistance des grèves. Ministre de la Défense nationale (septembre 1948-octobre 1949), ministre des Affaires économiques et financières (février 1956-mai 1957), il émet en 1956 l'emprunt qui porte son nom et crée la vignette automobile. (Source : https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Paul_Ramadier/140250)

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    L'arrivée du Ministre Ramadier Place du Jardinage (aujourd'hui Henri Mérou)

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    Le Ministre Paul Ramadier au cimetière Saint-Roch pour un hommage aux morts des guerres

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    Le Ministre Paul Ramadier avec les administrateurs de la Coopérative - On reconnait à l’extrême droite Edmond Saint-Ignan

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    Les enfants Héral accueillent le Ministre : Jean-Louis, Nicole et Bernard

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    De nombreux enfants posent en ce jour de fête !

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    La Coop - L'intérieur de la Coop

     

     

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    L'intérieur de la Coop arrangé pour la venue du ministre

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    A la caisse Madame Angèle Héral et Madame Marcelle Barthés

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    Le jeune Jean-Louis

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    La Super Coop

    Premier magasin en libre-service du Tarn

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    Nicole, Jean-Louis et Christine l'épouse de Bernard

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    Devant l'Aurore les quatre enfants Héral : Marc; Bernard,
    Nicole et Jean-Louis

    L'intérieur de la Super Coop !

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    Marcelle Barthés, Angèle Héral et Nicole Héral

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    Une vitrine pour la Quinzaine commerciale...un avion réalisé par Monsieur Héral
    avec le réveil prêté par...la Sœur Saint-François

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

     Avant la Coop...certainement un 1er Mai !

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    Une célèbre cliente l'épouse de Monsieur le Maire : Madame Pélissou

    Ailleurs dans Graulhet ...
    la COOP ...

    Rue des Peseignes à Graulhet

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop

    Rue Saint-Jean

    - L'Aurore Sociale - La Coop - La Super Coop


     Un grand merci à Nicole et Jean-Louis Héral et à Eric Bruguière

     


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  • 29 octobre 2021

    Retour sur la visite de Gabriel Attal alors porte-parole du gouvernement à Graulhet en octobre 2021

     © LE JOURNAL D'ICI

    En visite dans le Salon de coiffure de Claude Baccou, le patron de Must Coiffure

     au 9 place André Bru

    Gabriel Attal alors  porte-parole du gouvernement et la ministre de la fonction publique, Amélie de Montchalin 

    Collection privée - Merci à Claude et Madame K

     © LE JOURNAL D'ICI

      © LE JOURNAL D'ICI


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  • - La mère DENIS et Bernard Héral !

    Bernard Héral graulhétois, employé chez SURMELEC qui distribue la marque VEDETTE fera partie de l'équipe chargée de la Mère DENIS, célèbre et authentique lavandière. Retrouvez quelques photos de Bernard Héral et de l'équipe VEDETTE autour de la Mère Denis ainsi que l'histoire de la marque VEDETTE et de SURMELEC
    Un grand merci à Nicole et Jean-Louis Héral.

    Bernard Héral frère de Nicole, de Marc et de Jean-Louis.

    - La mère DENIS

    - La mère DENIS et Bernard Héral !

     Bernard Héral et l'équipe de la marque VEDETTE autour de la Mère DENIS dans sa maison de retraite de Saint-Hymer (Calvados). Par contrat elle reçue une rente et chaque mois la visite de l'équipe VEDETTE dont Monsieur Bernard Héral.

    - La mère DENIS

     

    LA MARQUE VEDETTE 

    La marque Vedette a été créée par Joseph Miliotis, fondateur de la société Surmelec et propriétaire de la marque. La première machine à laver Vedette a été présentée à la Foire de Paris de 1947. Moins de dix ans après ce lancement, le chiffre d’affaires de la société dépassait les cinq milliards de francs. Ces machines étaient fabriquées à Paris dans des usines qui se situaient rue du Surmelin et rue Saint-Fargeau (20e). La société Surmelec est fusionnée en 1965 avec Hotchkiiss-Brandt et intégrée au groupe Thomson-Brandt en 1963.

    La marque installe sa notoriété dans les années 1970, avec l’arrivée sur les écrans de la fameuse Mère Denis, authentique lavandière du Cotentin, qui clame « Ça c’est vrai çà ! ». Grâce à cette icône publicitaire, créée par le publicitaire Pierre Baton, Vedette devient la marque de lave-linge la plus connue des Français

    - La mère DENIS

    LA MÈRE DENIS

    - La mère DENIS et Bernard Héral !

     

    Jeanne Marie Le Calvé, dite Mère Denis, née à Neulliac (Morbihan) le 9 novembre 1893 et morte à Pont-l'Évêque (Calvados) le 17 janvier 1989 est une personnalité liée au département de la Manche. Elle reste pour plusieurs générations le symbole de la propreté souriante et de la fierté normande. Elle fut, durant les années 1970, l'héroïne de spots publicitaires pour la marque de machine à laver Vedette. Sa phrase « Ch'est ben vrai cha » a été et reste très populaire. Elle tourne huit films publicitaires, jusqu'en 1980.

    - La mère DENIS

    La Une de LIBÉRATION  le 18 janvier 1989


    Le 19 novembre 1976, Bernard Pivot prend pour thème de son émission hebdomadaire Apostrophes sur Antenne 2 « Les charmes et les colères de la province » : il y reçoit Serge Grafteaux qui vient de publier un livre retraçant la vie de la Mère Denis. Présente dans le public, la célèbre lavandière répond à quelques questions de l'animateur.

    De son côté, l'hebdomadaire Paris-Match fait de la Mère Denis l'une des « personnalités de l'année ».

    Recevant une rente de la marque, elle se retire dans une maison de retraite à Saint-Hymer (Calvados). Elle meurt à Pont-l'Évêque (Calvados), âgée de 95 ans le 17 janvier 1989. Le quotidien Libération l'annonce en page une sous le titre « Mort d'une vedette ».

    Elle est inhumée au cimetière de Saint-Hymer, où sa tombe reçoit de nombreuses visites.

     


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  •  EDMOND SAINT-IGNAN

    Né le 19 novembre 1891 rue Thiers à Graulhet, Edmond Saint-Ignan fut une figure marquante de la vie graulhétoise des années 20 aux années 70. Artisan plâtrier, il fut un de ces graulhétois qui ont su s’intéresser à la vie locale dans tous ses domaines sportif, social et associatif avec un dévouement et un désintéressement qui ne s'est jamais démenti. Il disparaît le 7 janvier 1977.

    - Edmond Saint-Ignian

     

    le militaire

    Edmond Saint-Ignan a servi la France du 10 octobre 1912 au 1 août 1914 (service militaire) , mobilisé le 2 août 1914 jusqu'au 11 novembre 1918. Il fit toutes ces années avec le 15° régiment d'infanterie d'Albi. Cité deux fois pour son courage et sa belle conduite au feu et blessé deux fois dans l'accomplissement de son devoir : en septembre 1914 par un éclat d'obus à la tête et en mars 1915 par balle à la main gauche. Les photos et cartes suivants illustrent son engagement.

    - Edmond Saint-Ignian

    - Edmond Saint-Ignian

    Edmond Saint-Ignan le deuxième debout en partant de la gauche

    - Edmond Saint-Ignian

    Edmond Saint-Ignan le deuxième debout en partant de la gauche

    - Edmond Saint-Ignian

    Citation pour bonne conduite

    les médailles

    - Edmond Saint-Ignian

    Parmi ses décorations : deux citations à l'ordre de la division et du régiment , la médaille de Verdun et de la Marne, la médaille du roi des Belges, la croix de guerre, la médaille militaire et enfin la légion d'honneur remise par le député Spénale dans la salle d'honneur du foyer Léo-Lagrange

     

    le rugby

     

    Dés les balbutiements du rugby, à Sirou, Edmond Saint-Ignan s’intègre aux équipes et fut l'un des éléments qui propulsa le futur Sporting vers les sommets, une destinée qu'il a suivi fidèlement en étant chaque dimanche au terrain des sports de la Bouscayrolle et plus tard au Stade de Crins...

    Il aura été le pionnier, le rassembleur du rugby à Graulhet...plus tard premier capitaine du Sporting (extrait brochure du centenaire du SCG)

    - Edmond Saint-Ignian

    Rugby : A Sirou en 1909 On reconnait Edmond Saint-Ignan qui lève le bras.

    - Edmond Saint-Ignian

    Debout de gauche à droite : Manelphe, Alquier, Bonnafé, Carel, Imart, Blanc, Meyeroffer  
    Accroupis : Cazelles, Fargues, Cathalau, Bourdariès , Saint Ignan
       Assis : Gabriel Satgé,  Louis Durand, VIDAL

    Capitaine de l'équipe : LOUIS DURAND

     

    - Edmond Saint-Ignian

    Sa carte de membre du Sporting Club Graulhétois

    l'homme social

    En 1922 Edmond Saint-Ignan entre au Conseil d'administration de la Coopérative l'Aurore Sociale (Place André MÉROU aujourd'hui). Ses qualités sociales et son esprit d'entreprise l’emmène en 1925 à être élu municipal jusqu'en 1929. Son rôle a continué également au sein de la Mutualité Graulhétoise et plus particulièrement à la société " Corps d’États réunis" dont il a été le secrétaire général pendant plus de 30 ans. A l'âge de la retraite membre du foyer des vieux travailleurs il en devint le secrétaire et puis le président.

    - Edmond Saint-Ignian

    - Edmond Saint-Ignian

    Décoré de la Légion d'honneur par Monsieur Georges SPENALE

    - Edmond Saint-Ignian

    - Edmond Saint-Ignian

     

    Merci à Michel et Danielle LADET


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  •  

    Régis et sa collection de photos du Sporting Club Graulhétois

    Il était titulaire en 3e ligne juniors, aux côtés de deux internationaux, Gasc et Amalvy. Malgré une petite «sortie» à Rabastens, Regis Lacome est resté fidèle aux couleurs graulhétoises, dont il aura été et est toujours l'un des supporters et dirigeants...(Extrait de LA DEPECHE du 21/07/2019)

    Pour MEMOIRES DE GRAULHET une série de photos
    tirées de sa collection

    Pour la mémoire des noms merci à Pierre BARDOU

    - Joueurs de rugby

    © LA DEPECHE

    - Joueurs de rugby

    Régis et Jacques PUJOL version supporters dans le milieu des années 60

    - Joueurs de rugby

    Équipe 1968-1969 - De gauche à droite 
    Debout : LARRUE / CAVE / André JOFFRE / Jean-Pierre BAILLE / Maurice LAMAZOUADE / André ABADIE / André PECH / Alain ABADIE
    Accroupis : Jean-Louis BLANC / Jean-Claude BOUE / Jacques CARLES / Germinal CASALS / Jean ANDRIEU / Jean SABY / Jean-Marc THOMAS

     

    - Joueurs de rugby

    Équipe 1963-1964 -  De gauche à droite 

    Jean SATGE / Jean PUIG / André LARRUE / VILLENEUVE / PECH / André ABADIE / ANDOQUE / NAVAL / CUSSAC / X / ROUZIERES

    Accroupis : mAZEL / BATIGNE / PAUTHE / SABY / CASALS / FERRAz / Claude VIDAL

    - Joueurs de rugby

    Équipe 1968-1969 - De gauche à droite 
    Debout : Pierre VAYSSIERE / marcel PEYRUSSE / ROGE / CAVE / JOFFRE / BAILLE / LAMAZOUADE / André ABADIE / PECH / Alain ABADIE / Jean SATGE
    Accroupis : Charles TEYSSERE / Jean-Louis BLANC / BOUE / CARLES / CASALS / ANDRIEU/ SABY / ROUCH

    - Joueurs de rugby

    Équipe 1967-1968 - De gauche à droite 
    Debout : André CAVE / André LARRUE / Jean-Pierre ANDOQUE / André CUSSAC / Jean-Pierre BAILLE / André ABADIE / Alain ABADIE
    Accroupis : ROUCH / Jean-Louis BLANC / Jean ANDRIEU / Germinal CASALS / Jean- Claude BOUE / Francis BELLOT / Michel MAZEL

    Alain ABADIE

    - Joueurs de rugby

    Francis ROUZIERES

    - Joueurs de rugby

    Guy PAUTHE

    - Joueurs de rugby

    Jacky FAURI

    - Joueurs de rugby

    Jacques LECUSSAN

    - Joueurs de rugby

    Jean ANDRIEU

    - Joueurs de rugby

    Jean-Pierre ANDOQUE

    - Joueurs de rugby

    Jean-Pierre ANDOQUE

    - Joueurs de rugby

    Jean PUIG

    - Joueurs de rugby

    Marcel BATIGNE - Pierre VAISSIERE - Jean ROUZIERES

    - Joueurs de rugby

    Marcel BATIGNE

     

    - Joueurs de rugby

    Maurice LAMAZOUADE

    - Joueurs de rugby

    Paul BATIGNE

    - Joueurs de rugby

    VILLENEUVE

    - Joueurs de rugby

     Claude VIDAL

     


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  •  5 septembre 1929

     

    Les sportifs ouvriers de Graulhet (Tarn) donnent une leçon à la bourgeoisie cléricale

     
    (Graulhet, 4 septembre (Humanité). A Graulhet. Le dimanche 1er septembre, une manifestation cléricale suivie d'une messe était organisée avec le concours de l'archevêque et l’évêque de Montauban sur le terrain des sports. Mais les jeunes ouvriers, en signe de protestation, décidèrent d'organiser une partie de rugby sur ce terrain, afin d'empêcher cette manifestation cléricalo-chauvine.

    Donc, dès que l'archevêque commença la messe, l'arbitre ouvrier siffla le coup d'envoi jamais on ne vit partie plus acharnée, tandis que les corbeaux coassaient pour dominer le tumulte du jeu. En réponse à chacun de leurs cantiques, ouvriers et ouvrières venus en foule pour acclamer nos sportmen se joignirent à eux pour entonner l’Internationale.

    Durant la partie, un coup de pied malheureux envoya le ballon choir au milieu de la foule des calotins qui gênaient le jeu, les joueurs réclamèrent à grands cris le ballon qui leur fut refusé ; une bagarre s'ensuivit.

    Quoique inférieurs en nombre, les ouvriers l’emportèrent.

    Entre autres un bourgeois, employé dans une banque fut mis à la raison par un jeune ouvrier de 18 ans. Espérons que cela servira d'avertissement pour la bourgeoisie.

    Le calme rétablit, la foule sortit du terrain des sports au chant de l'Internationale.

    Ouvriers mégisseurs souvenez-vous du 1er septembre et n'oubliez pas que seul le Parti Communiste vous délivrera du cléricalisme, allié fidèle de l'impérialisme. Désormais, organisez–vous.

    8 septembre 1929

    Des énergumènes socialistes troublent une cérémonie religieuse.

    Comme nous l’avons annoncé, une grande fête religieuse avait lieu, dimanche dernier, à Graulhet (Tarn), sous la présidence de Mgr Roques, évêque de Montauban, à l’occasion du tricentenaire de la construction d’une chapelle érigée en l’honneur de saint Roch, qui l'avait miraculeusement délivrée de la peste, en 1629. ... La messe était célébrée en plein air, au Parc des Sports, loué pour la circonstance par les catholiques de Graulhet. À un certain moment, des énergumènes, au nombre d’une quarantaine, envahirent le terrain, sous le fallacieux prétexte d’entraînement sportif, et commencèrent une tapageuse partie de football. L’Internationale retentit, puis les prétendus joueurs s’élancèrent à l'assaut de l’autel : c’était après la Consécration. Avec courage, les catholiques firent un barrage de leurs poitrines, et les énergumènes, qui jetaient des pierres et brandissaient des chaises, durent se retirer. La messe put se continuer. Elle se termina par le chant du Magnificat. Les catholiques de Graulhet et tous les catholiques de France ont jugé et jugeront comme il convient de telles audaces et aussi l’affront qui a été fait à un enfant du pays, élevé récemment à la dignité d’évêque. La population dans son immense majorité. n’a pas manqué de témoigner sa profonde sympathie à Mgr Roques qu’elle a longuement ovationné, soit au monument aux morts, quand l'évêque a tiré la leçon des événements de la matinée, soit le long des rues, quand il a béni une foule innombrable d’enfants présentés par leurs parents.


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  • GRAULHET est Champion de France de Promotion de Rugby à Quinze

     - France Olympique 5 mai 1936

    FRANCE OLYMPIQUE du 5 mai 1936


    Toulouse, 3 mai. — En finale du championnat de France de Promotion, le S.C.Graulhétois bat le F.C. de Saint-Claude par 3 points (un essai) à 0. C’est une assistance très nombreuse qui avait tenu à assister à cette finale ; assistance composée, pour une grande partie, par les supporters tarnais d’un, côté, par des Toulousains ensuite. Car vous pensez bien que les suiveurs saint-claudiens sont réduits à la plus simple expression… Le soleil, lui aussi, est de la fête ; un peu trop même au gré des joueurs, qui verront leurs efforts rendus encore plus pénibles. En attendant que les adversaires soient prêts à disputer leurs chances, deux équipes portant les couleurs de Marengo et des Diables Toulousain réussissent sans peine, tant ils apportent de cœur à l’ouvrage, à faire patienter la foule. Voici, enfin, que les équipes font leur entrée sur le terrain, largement applaudies. Saint-Claude, qui joue en maillot blanc cerclé de bleu, produit une certaine impression par les splendides moyens physiques de ses joueurs ; Graulhet, au maillot rouge et noir — couleurs du Stade — est accueilli par une tempête d’applaudissements qui témoignent de la densité et de la ferveur de ses supporters. La partie.Le coup d’envoi échoit à Graulhet et la partie est engagée à toute allure. De suite, les Tarnais obtiennent un coup franc face aux poteaux, mais, botté des quarante mètres, celui-ci est manqué. Le camp des Jurassiens est sérieusement menacé. Pourtant, les « rouge et noir » ne peuvent tirer un avantage suffisant de ce début prometteur. Un beau mouvement de Saint-Claude. Tout à coup, une attaque fulgurante est lancée par Saint-Claude, attaque que l’ailier gauche termine devant Grousset par un petit coup de pied à suivre, trop court, hélas ! de 50 centimètres. C’est dommage, car ce mouvement était splendide et méritait d’aboutir à l’essai. Assez rapidement, Graulhet se tire de ce mauvais pas et le jeu revient aux cinquante. Pauthe, par de longs coups de pied, maintient le jeu dans le camp jurassien. Graulhet joue avec une activité invraisemblable, mais se montre maladroit de plus, ses nombreux hors-jeu, lui valent les vives réactions du public, qui n’apprécie guère un arbitrage lymphatique. Saint-Claude, à la fougue des Tarnais, oppose un jeu plus réfléchi qui ne manque pas de classe. Le centre Livouges, en particulier, réussit des percées magistrales que la sévère défense graulhetoise fait néanmoins avorter. Saint-Claude continue maintenant à dominer, mais la défense, en face, est impénétrable, un peu trop « heurtée » même. Un instant, Graulhet devient menaçant, grâce à une descente d’un de ses avants, mais Saint-Claude reporte vivement le jeu dans le camp graulhétois, et le repos est sifflé sur un score nul. Cette première mi-temps, dans son ensemble, aura vu une supériorité assez nette de Saint-Claude, qui fit montre d’une science certaine, mais manqua d’efficacité devant la sévère défense dé Graulhet.La seconde mi-temps.La chaleur, pourtant excessive, ne paraît pas handicaper les joueurs qui jouent avec une belle ardeur. Pauthe, de suite, fait une belle descente qui met Saint-Claude en fâcheuse posture, les avants graulhétois menant la vie dure au pack jurassien. Mais, de ses quinze mètres, un troisième ligne de Saint-Claude effectue une descente splendide qui n’est stoppée qu’aux trente mètres de Graulhet. Saint-Claude tente un but, puis un drop, sans succès, puis les avants graulhétois repartent à l’attaque. Pauthe et le demi saint-claudien Aquistapace se livrent une belle bataille où au cours de laquelle le Graulhétois n’a pas toujours le dernier mot. Un essai pour Graulhet. Aux cinquante mètres, une mêlée se joue ; Pauthe sert directement Alquier, et l’attaque incisive et rapide évolue jusqu’à l’aile droite où Parayre, sur recentrage, réussit à marquer. Le but n’est pas réussi. Saint-Claude réagit vigoureusement, envahit un instant les vingt-deux tarnais, mais Pauthe les dégage vivement et ses avants manquent de peu, par un dribbling échevelé, de marquer à nouveau. Saint-Claude ne joue plus avec la même assurance et commet souvent des maladresses, voire quelques erreurs grossières. Il n’empêche, grâce à un long coup de botte, Livouge trouve la touche à 5 mètres des buts. L’attaque se déclenche, mais aboutit à l’aile opposée, où l’essai est également raté d’un cheveu. Graulhet, à présent, contre-attaque et regagne les cinquante. Deux fois, l’ailier droit de Saint-Claude se démarque, mais il n’est pas soutenu et Graulhet, à nouveau, redevient menaçant. Il reste six minutes à jouer. Saint-Claude paraît désemparé. Dans un dernier sursaut, pourtant, il parvient à inquiéter Graulhet, qui doit pointer en but. Et la fin survient sur la victoire de Graulhet par 3 points à zéro.Graulhet voulait gagner !Cette finale, ainsi qu’on l’escomptait, fut farouchement mais loyalement disputée. La qualité du jeu, sans doute, ne fut pas extraordinaire; elle fut, cependant, suffisante pour contenter largement la foule, qui avait répondu chaleureusement à l’appel qui lui fut adressé Graulhet a gagné. Vive Graulhet ! Cette victoire, tous ses joueurs la désiraient ardemment. On sentit, dès lé début, que les quinze « rouge et noir » avaient juré de rapporter chez eux le titre envié. Ils l’enlevèrent grâce surtout à leur cran, à leur ténacité. Ils ont droit à des félicitations sans réserve. Il faudrait, en pareil cas, ne citer personne puisque les quinze joueurs le mériteraient. Il nous semble, pourtant, que deux hommes se sont particulièrement signalés : nous avons nommé Pauthe, aussi brillant joueur que capitaine avisé et estimé de ses camarades, et l’excellent troisième ligne Alquié qui fit une partie formidable, A ces deux athlètes revient le mérite d’avoir enlevé l’équipe jusqu’au coup de sifflet final qui consacra les Graulhétois champions de France. À ces deux noms ajoutons aussi l’arrière Grousset qui, à plusieurs reprises, évita la défaite.Saint-Claude méritait mieux.Si les vainqueurs méritent d’être félicités, Saint-Claude, adversaire malheureux, a droit, lui aussi, à sa part d’éloges. Cette équipe, inconnue à Toulouse, y laissera la meilleure impression. Le public toulousain qui s’y connaît quelque peu en rugby, ne manqua pas de marquer sa satisfaction pour la belle ordonnance du jeu saint-claudien. Rugby sans fioritures certes, mais classique, élégant et, ce qui ne gâte rien, extrêmement correct. On pouvait penser, à la mi-temps, que les champions du Jura, qui avaient jusque-là fourni le plus clair des offensives, finiraient par triompher de la fougue tarnaise. Plusieurs occasions se présentèrent, mais aucune ne fut concluante, soit qu’une mauvaise inspiration mît un terme à l’attaque à l’instant décisif, soit que les percées d’un Livouge en grande forme, de Picard ou de Campari n’aient pas été suffisamment soutenues. Et lorsque Parayre eut marqué l’essai graulhétois, le jeu des Jurassiens se désunit, les maladresses, les fautes les plus grossières — ces coups de pied d’association ! — furent courantes et Graulhet n’eut aucune peine à maintenir son avance, sauf toutefois dans les deux dernières minutes, où l’essai fut manqué d’un souffle, à deux reprises. Les deux équipes, en définitive, méritaient de disputer cette finale, qui connut le plus vif succès sportif et financier. L arbitrage fut assez incohérent, mais, grâce à la bonne tenue des deux équipe, tout se passa convenablement.


    R. ESCALLE. 
     


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  • Vies ouvrières, vies patronales : VISAGES D'UNE VILLE MÉGISSIÈRE

    Visite de cette villa dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine de 2023 - Reproduction du livret disponible sur place le jour de la visite

    A la découverte de la Closeraie

    (Villa HIVERSENC)

    - Villa HIVERSENC

    Les Hiversenc : Portraits de famille

    En 1879, Désiré Hiversenc, et son fils Paul Hiversenc, installent leur usine à l’ actuelle rue de la Mégisserie. Jusqu'en 1993, plusieurs générations vont se succéder à la tête de cette affaire.

    - Villa HIVERSENC

    D’abord marchand de bois, Désiré va entrer en tant que contremaître dans la mégisserie Tignol avant de se monter à son compte. Son fils, Paul Hiversenc, suit les pas de son père. Marié avec Estelle Benezech, une mazamétaine fille de délaineur et exploitant agricole, il est à l’ origine de la construction de La Closeraie. Ensemble, ils vont avoir deux fils : André, qui part sur Mazamet s'occuper des exploitations agricoles, et Jean qui reprend la mégisserie familiale. Françoise Mauriès, la femme de Jean, donne naissance à Ghislaine Hiversenc qui, de 1972 à 1978, administrera la mégisserie avec son père. Jean Hiversenc, et Paul de Cassagnac, le fils de Ghislaine, maintiennent l’ activité de l’ usine jusqu’en 1993, date de la fermeture de cette dernière.

    - Villa HIVERSENC

    Les prémices d' un édifice remarquable

    Pour la construction de sa demeure, Paul Hiversenc fait appel à Léon Daurès (1877-1973). Cet architecte départemental tarnais dispose d’ une notoriété importante, acquise par ses nombreuses constructions tels que l’Hôtel de la Caisse d’épargne d’Albi ou encore le château de Bellevue à Albi. Sur une parcelle d’ environ trois hectares, non loin du centre-ville, Paul Hiversenc souhaite posséder une villa à la hauteur de son statut. De ce fait, il va conduire les travaux en parallèle avec Léon Daurès et imposer de nombreuses demandes, pour certaines très précises.

    Différents croquis dessinés par Léon Daurès, retrouvés aux Archives départementales du Tarn.

    - Villa HIVERSENC

     

    La vie de " château " 1 - Mobilier et décors intérieurs

    Aux travers des discussions épistolaires entre Paul Hiversenc et Léon Daurès, l’ aspect décoratif à l’intérieur de la villa semble être prépondérant. Aucun détail n'est laissé de côté : vitraux, sculptures, menuiseries, serrureries artistiques et même les plinthes sont scrutés attentivement. En mars 1928, la moulure du plafond de la salle à manger faisait débat. Monsieur Berges, sculpteur-staffeur à Toulouse, trouvait cette moulure " trop nue ” et “ trop Louis XVI pour rester dans le style vaguement Renaissance ”. Le lambris, le papier peint et le tissu occupent une place importante dans la décoration. Ils se retrouvent dans de nombreuses pièces où ils couvre l’ensemble d’ un mur par exemple. En 1927, Paul Hiversenc fait même appel à Lescure, une entreprise dirigée par Monsieur Carayon pour “faire des études pour l’installation et la décoration de diverses pièces de la villa ”. Une lettre écrite par Paul Hiversenc à l’ attention de Léon Daurès témoigne de cette sensibilité décorative. Il écrit pour “ une question de style ” afin de savoir où positionner sa pendule en bronze représentant les chevaux de Marly, ses vases style empire, etc. Au-delà d’être un passionné, Paul Hiversenc semble également être un érudit sur le sujet. Les chevaux de Marly cités ci-dessus ne sont pas de style Empire mais de style Romain "d’ après le char et surtout les roues ”.

    L’ extérieur n'est pas négligé, en témoigne les “quatre appliques extérieures en fer forgé”.

    - Villa HIVERSENC

     

    - Villa HIVERSENC

    La vie de " château "- 2 - Un escalier grandiose

    Partie centrale de la villa, le “ grand escalier ” comme le nomme Léon Daurès, est un symbole du savoir-faire d’ exception. Alliant le travail du bois et le travail du fer, l’ escalier dessert toute la villa : du rez-de-chaussée aux combles. Plusieurs dizaines de marches composent cet ouvrage. La construction d’ un tel escalier a posé quelques soucis à ses fabricants. Déjà, il devait s'accorder aux plafonds en lambris qui le surmontaient. Aussi, il devait être parfaitement symétrique d’étage en étage et comportait le même nombre de barreaux. Une porte adjacente, qui permet l’accès à la cave, devait se marier parfaitement avec l’ ouvrage. Paul Hiversenc s'est montré très pointilleux avec cette construction. Le prolongement des poteaux, la concordance des plafonds ou encore le faux limon sont autant de points que ce dernier soulève à l’ architecte et à l’ entrepreneur Valatx.

    - Villa HIVERSENC

    Les aménagements extérieurs. Conciergerie, véranda, jardins et serres

    À l’extérieur, les aménagements sont nombreux. Chenils, serres, vérandas ou encore écuries jalonnent l’immense parc de la villa. Tous ces agencements vont sublimer la bâtisse et répondre à des besoins plus ou moins ostentatoires. Toutefois, ces constructions vont avoir un coût assez important. Les écuries, la serre, les WC extérieurs et la véranda reviennent à 49 000 francs. Le 20 avril 1928, Paul Hiversenc transmet les indications pour la construction d’ un "poulailler, d’ un chenil et d’ un potager". Cependant, au mois de septembre, le chenil est “ encore en panne ” selon les mots du patron mégissier et le menuisier Valatx n’a aucune indication pour débuter son travail. Les jardins sont tout aussi importants dans l’ esprit de Paul Hiversenc. En plus de bénéficier d’un grand parc où sont plantés de sublimes arbres, Paul Hiversenc charge Léon Daurès d’ un “ plan d’ arrosage du parc, c'est-à-dire moteur, pompe, bassins et tuyauterie ”. À noter que Paul Hiversenc abandonnera, quelques semaines plus tard, le projet d’ un bassin en élévation qu ’il juge “d’ un prix prohibitif”. Une conciergerie est présente dans le parc de la villa, au bord de l’ avenue. Cet édifice était le lieu de vie du concierge ( jusque dans les années 1960 ), qui faisait également office de chauffeur privé. [...]

    Une construction périlleuse

    Les murs sont fortement imprégnés d’ eau et je ne considère pas comme une agréable perspective de rentrer avec la mauvaise saison dans une maison neuve avec de l’ eau au-dessus de ma tête.

    Je ne vois pas que tu aies fait le nécessaire d’ urgence pour y remédier et je te déclare nettement que je te tiens pour responsable de cet état de chose.

    Paul Hiversenc à Léon Daurès, 1928.

    J’ ajoute que toutes les menuiseries sont à revoir. Avec le vent du nord ou le vent d’ autan, l’ air s ’infiltre dans certaines pièces par les portes ou fenêtres au point de rendre ces pièces inhabitables. À l’intérieur, certaines portes sont fendillées. Dans les combles l’ air et la poussière rentrent trop facilement. 

    Paul Hiversenc à Marius Valatx, charpentier-menuisier, 1929.

     

     

    - Villa HIVERSENC

    - Villa HIVERSENC

    - Villa HIVERSENC

    Il faudra plus de quatre ans pour que La Closeraie soit construite. Plusieurs années où les retards de travaux et les “ critiques faites par Paul Hiversenc de vive voix ” se sont succédés. D’ ailleurs, dans une lettre qu ’écrit Paul Hiversenc à Léon Daurès (en date du 20 août 1927), ce dernier rappelle l’ aspect “ un peu ridicule avec cette construction qui n ’ en finit jamais ”. Il rajoute qu ’il " n'a plus aucune action sur Valatx ” et que “le bon garçonnisme à ses limites ”. Paul Hiversenc s ’ engage à ne rien payer tant que le travail ne sera pas réalisé

    Une émergence architecturale. Décadence et concurrence

    L’avenue Charles de Gaulle (anciennement avenue de Lavaur et même avenue Maréchal Pétain durant de la Seconde Guerre mondiale) symbolise l’incroyable effervescence architecturale initiée par les patrons mégissiers. Tout au long de cette avenue se trouve des demeures de belles factures et des maisons de maître où celle de Paul Hiversenc se place en figure de proue. Ce rassemblement de “ villas ” est le fruit d’ une certaine forme de concurrence entre les différents propriétaires, dans cet ancien quartier résidentiel. Pour preuve, Paul Hiversenc fait appel aux meilleures entreprises. Si des graulhétois figurent parmi la liste des entreprises sélectionnées comme le menuisier Valatx ou le peintre Jauvert, beaucoup d’autres viennent des quatre coins de la France. Par exemple, le sculpteur-staffeur et le verrier viennent de Toulouse, le zingueur d’Albi, le chauffagiste de Paris. D’ ailleurs, la maison Grouvelle Arquembourg est l’ une des entreprises les plus réputées dans le domaine de la chaufferie. Tous les corps de métiers se retrouvent dans cette construction, y compris les plus pointus comme la serrurerie artistique. Paul Hiversenc rappelle, le 20 janvier 1925, qu ’ une “ construction comme celle-là doit avoir des lignes nettes et ne peut se contenter d’à peu près ”. Le coût total de la construction de La Closeraie est d’ après les livres de compte, de 200 960 francs. À titre de comparaison, un ouvrier touche quelques francs par jour (entre 3 et 5).

    Nous adressons nos plus sincères remerciements :

    Références, sources et remerciements

    À Edgar Cantone qui a bien voulu faire découvrir ce lieu exceptionnel,

    Aux personnels des Archives départementales du Tarn,

    À François Mazens,

    À Paul de Cassagnac, archiprêtre de la cathédrale Sainte-Cécile d’Albi et arrière-petit-fils de Paul Hiversenc.

    RÉFÉRENCES & SOURCES

    CAUE du Tarn, Habiter la vallée du Thoré au temps de l’industrie, Toulouse, Région Occitanie, 2021, 164 p. Archives départementales du Tarn, série 143 J 1-996

    Site internet “Mémoires de Graulhet” : http://memoiregraulhet.eklablog.com/

    Témoignage de Paul de Cassagnac.

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    Remerciements du blog MEMOIRES DE GRAULHET à Hugo PLANES

     


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  • - Raymond KOPA à Graulhet

    La rencontre à Graulhet !

    - Raymond KOPA à Graulhet

    Raymond Kopaszewski, dit Raymond Kopa, né le 13 octobre 1931 à Nœux-les-Mines (Pas-de-Calais) et mort le 3 mars 2017 à Angers (Maine-et-Loire), est un footballeur international français qui évolue principalement au poste de milieu offensif du début des années 1950 jusqu'à la fin des années 1960.

    Il commence le football en amateur dans le club de sa ville natale, l'US Nœux-les-Mines. Après avoir terminé deuxième du concours du jeune footballeur 1949, Raymond Kopaszewski est repéré par Angers SCO. Il y joue deux saisons et devient Kopa avant de partir pour le Stade de Reims. Entre 1951 et 1956, il remporte de nombreux trophées sur la scène nationale avec l'équipe champenoise avant d'échouer en finale de la Coupe d'Europe contre le Real Madrid en 1956, quelques semaines avant d'être transféré dans le club espagnol. Il joue trois saisons à Madrid, ne perdant qu'une seule rencontre à domicile et remportant trois Coupes d'Europe et deux championnats d'Espagne. Après trois années en Espagne, il choisit de revenir à Reims, où il reste jusqu'à la fin de sa carrière en 1968.

    - Raymond KOPA à Graulhet

    la rencontre à Graulhet !

    Sur la photo Marcel Batigne, André Pauthe, Raymond Kopa et Jean Bories

     

    - Raymond KOPA à Graulhet

    - Raymond KOPA à Graulhet

     


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  •      - Zizi

    Zizi VIDAL est né à Bègles dans le département de la GIRONDE en 1931, petit dernier d'une fratrie de 4 enfants il perd son père à l'âge de 8 ans. Son frère ainé Gérard le prend sous son aile. Jean commence à travailler à l'âge de 14 ans.Joueur de rugby à Bègles, il se prend d'amitié pour les frères MOGA, en particulier André qu’il considérera comme son père spirituel. Le Sporting Club graulhétois l'accueillera ensuite :

    Jean «Zizi» Vidal ouvreur du Sporting entre 1954 et 1961 a marqué 588 points dans sa carrière, et, dans la demi-finale mémorable contre le Racing, en 1957, les six points graulhétois au terme des prolongations et avant l'élimination « à la moyenne d'âge» de son équipe. Il était surtout performant pour les drop-goals. (La Dépêche du 05-08-2019)

     

    Merci à Marie-Christine VIDAL

    - Zizi VIDAL

    Zizi Vidal et son épouse ont tenu le Bar des Sports (carrefour Saint-Projet).

    - Zizi

    - Zizi

    - Zizi

     

    - Zizi

    - Zizi

    On reconnait Marcel Batigne et Francis Rouzières

     

    Appelé en Équipe de France, mais comme son meilleur ami, le demi de mêlée Guy PAUTHE n’était pas sélectionné, Zizi VIDAL a refusé, une décision qu'il regretta jusqu'à la fin de sa vie.

    Sacré meilleur buteur de France en 1957 et en 1960.

     

    - Zizi

    - Zizi

     

    En 48 CA Béglais : 17 ans 

    1949

    1ER concours du jeune rugbyman et meilleur buteur armée de l'air

    1950

    International junior match en Angleterre + Équipe 2 Bègles+ meilleur buteur armée de l'air

    1951

    meilleur buteur armée de l'air

    1957

    MEILLEUR BUTEUR de France et Graulhet 1/2 finale championnat de France

    1960

    MEILLEUR BUTEUR de France et Coupe de l'espérance Graulhet

     

    A partir de 1962 ce sera ensuite l'équipe de Sarlat, ville où il vécut jusqu'à son décès en 2019. 

    Merci à Marie-Christine sa fille qui m'a gentiment envoyé ses photos et ses éléments de sa vie - Une pensée pour ses parents et pour cette belle époque !

    ARCHIVES :LES JOUEURS EN 1957 : portraits

    - Zizi

    - Zizi

    L'équipe de la 1/2 finale de 1957

    - Zizi

     

    - Zizi

    - Zizi

     

    - Zizi

    Le joueur Zizi VIDAL en action pendant un match

    - Zizi

    - Zizi

    - Zizi

    - Zizi

    Troisième mi-temps

    De nombreux graulhétois reconnaitront des visages bien connus

    - Zizi

    Récompenses...

    De nombreuses récompenses : médailles, trophées pour la carrière de Zizi VIDAL

     

    - Zizi- Zizi

    - Zizi

     

    - Zizi

    - Zizi

    - Zizi

    - Zizi- Zizi

    - Zizi

     

     

    - Zizi

     A Paris sur la terrasse MARTINI

    - Zizi

     Joueurs et épouses

    - Zizi

    A l'armée en 1949-1950

    - Zizi

    - Zizi

    - Zizi

    - Zizi

    ÉQUIPE JUNIOR INTERNATIONAL

    - Zizi

     

    - Zizi

     Le menu

    - Zizi

     Guy PAUTHE et Zizi VIDAL
    au Stade Noël PELISSOU

    - Zizi

     Zizi VIDAL à l'entraînement

    - Zizi

     

     


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  • - Au CEG en 1966 Palmarès sportif !

    LE PALMARÈS SPORTIF ET ARTISTIQUE DU CEG DE GRAULHET

    1965-1966

     

    - Au CEG en 1966 Palmarés sportif !

     

    - Au CEG en 1966 Palmarés sportif !

    - Au CEG en 1966 Palmarés sportif !

    - Au CEG en 1966 Palmarés sportif !

    - Au CEG en 1966 Palmarés sportif !

    - Au CEG en 1966 Palmarés sportif !

    - Au CEG en 1966 Palmarés sportif !

    - Au CEG en 1966 Palmarés sportif !

    - Au CEG en 1966 Palmarés sportif !

     

     


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