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- 1938 - Affaire d'espionnage !
Étonnante affaire rarement révélée !
POLICE-MAGAZINE
Les articles de presse inédits ! Le récit complet de cette terrible affaire qui a secoué Graulhet en 1938
REVUE DÉTECTIVE N°493 DU 7 AVRIL 1938
- On m'a reproché d'être une espionne au service de l'étranger et de fréquenter les milieux militaires pour avoir de précieux renseignements... Je ne suis qu'une modeste employée, aidant mon père dans son bureau. Quant aux militaires, mon mari est sergent et mes deux sœurs sont mariées à des sergents. Voilà toutes mes relations avec l'armée « On m'a reproché aussi d'avoir connu de nombreux étrangers que j'aurais recruté pour servir d'agents de renseignement pour une grande puissance étrangère ! Comme bien des jeunes filles, j'ai eu des amis et des camarades étudiants étrangers. Est-ce un crime ?« Est-ce un crime si j'ai été la camarade du Persan Amirian qui, comme moi a été suspecté d'espionnage ? — Mais, pourtant, vous vous êtes fait appeler pendant longtemps Tatania Vassilew ? — Exact... Mais, ll vaut mieux que je vous raconte tout, ainsi, vous vous rendrez peut-être compte que je ne suis pas une espionne... « En allant chercher celui qui devait être mon mari, à la Faculté de médecine, où il était étudiant ou à la pension où il prenait ses repas, j'ai connu de nombreux étudiants qui devinrent pour moi de bons camarades, et, entre autres. Amirian, étudiant en droit, qui, joli garçon et bien élevé, fut un de mes flirts il y a trois ans... « Un jour, comme il me demandait de devenir sa maîtresse, je refusai, et il en fut fort dépité… « C'est alors qu'il usa d'un stratagème pour m'attacher Il m'offrit une vie de grande aventure, me disant qu’il était l'agent secret d'une grande puissance étrangère, et que je pourrais collaborer utilement avec lui ! Je fus épouvantée par cette révélation et comme j'avais à peine dix-huit ans, l'âge des beaux romans, je fus fière qu'Amirian ait pensé à moi. Et en riant et pour me donner de l'importance, je pris immédiatement un nom à consonance russe et je devins pour rire Tatania Vassilew, pensant, grâce à ce nom avoir la suite des confidences, que je devinais palpitantes, d'Amirian… « Comme je lui avais présenté de petits camarades désargentés, Il dut également leur promettre monts et merveilles pour une collaboration discrète… C'est certainement un de ses camarades plus réfléchi que moi, qui m'a dénoncée au deuxième bureau de Toulouse… Amirian, pensant avoir trouvé eu moi la collaboratrice sûre, me demanda de le suivre à Nice afin de séduire un riche étranger, pour capter sa confiance... Là, il me fut impossible d'accepter, car j'étais encore mineure et j'habitais chez mes parents... En 1935, je revis
Amirian, toujours en camarade, à Paris, et c'est là qu'il me fit voir celle qui m'avait remplacée en compagnie de l'étranger dont il fallait capter la confiance... - N'êtes-vous pas, comme on le dit, allée à Paris, au début de cette année, rejoindre Amiri - Non, je suis maintenant mariée. Il est exact que je devais aller à Paris, non pour voir Amirian, mais pour faire une visite à ma soeur Micheline Boney, qui attend un bébé. En définitive, je suis restée à Montpellier, où, le 22 février, l'on m'arrêta sur une dénonciation calomnieuse, car voyez-vous, monsieur, on peut dire de moi tout ce que l'on veut, mais je ne veux pas que l'on me traite d'espionne ! Avant de prendre congé, nous demandons la permission de faire une photo. Alors, magiquement, les longues additions sont terminées, et M. Talbot père proteste... — Non, pas de photo. Nous n'avons permis à personne. Aucune photo de ma fille n'a été publiée dans la presse... — Même pour Détective ? — Nous regrettons, impossible ! Nous nous inclinons, mais nous nous débrouillons quand même, et seul de toute la presse. Détective peut publier une photo de l’héroïne. Amirian le studieuxSur Almirian, inculpé dans la même affaire, nous avons interrogé M. et Mme Dattier, qui tiennent au 19 de la rue Marcel-de-Serres une pension de famille où habita l'étudiant actuellement à Paris. - Sur Amirian, nous dit M. Dattier, nous n'avons qu'à vous confirmer les renseignements que nous avons donnés à la police : c'était un garçon très sérieux, studieux et aimable. Il est resté chez nous de juin 1932 à mai 1935, et nous n'avons jamais eu à nous plaindre de lui. Il recevait 1.200 francs par mois de la légation de son pays, à Paris. Il sortait de temps en temps pour aller au cinéma ou au dancing… Nous n'avons jamais vu de femmes entrer chez lui. D'ailleurs, nous ne le permettons pas. « M. Amirian recevait une nombreuse correspondance d'Ispahan, son pays mais rien d'autre... Nous avons été très surpris de son arrestation pour cette vilaine affaire d'espionnage. C'était un monsieur si « comme il faut » ! Et voila ! Cette ténébreuse affaire est-elle terminée 7 Certains disent que non ! Certains disent que oui ! N'aurons-nous pas bientôt un éclatant s coup de théâtre ? Louis THIBAUD.
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Tags : espionnage, espons, graulhet, 1938, militaires, armée
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