• - 1938 - Affaire d'espionnage !

    Étonnante affaire rarement révélée !

     - 1938 : Affaire d'espionnage !

    POLICE-MAGAZINE

    Les articles de presse inédits ! Le récit complet de cette terrible affaire qui a secoué Graulhet en 1938

     

    REVUE DÉTECTIVE N°493 DU 7 AVRIL 1938

     

     - 1938 : Affaire d'espionnage !

     - 1938 : Affaire d'espionnage !

    MONTPELLIER (De notre correspondant particulier.) Vers la mi-février, on arrêtait à Graulhet, dans le Tarn, un jeune homme, Jean Bastide, libéré depuis peu du service militaire qu'il avait fait dans une section d'état-major comme secrétaire dactylo, dans une formation de la frontière italienne. Bastide avait proposé à un étranger de lui vendre des documents intéressant notre frontière sud-est. Bastide avoua les faits qu'on lui reprochait, mais affirma que les documents étaient entre les mains de Marcel Oustry, un camarade de la section d'état-major où il avait servi. Oustry reconnut avoir avec lui plus de cent documents qui furent d'ailleurs tous retrouvés à son domicile. Les documents concernaient l'emplacement de nos batteries antiaériennes, des postes de radio de campagne et en outre, un plan de mobilisation de la région. Ces documents avaient été copiés par Oustry, employé comme dactylo au cours de son service militaire. Son procédé n'était pas trop fatiguant. Il prenait un double carbone de toutes les pièces qu'on lui donnait à taper. Les deux secrétaires arrêtés furent transférés à Montpellier puis à la prison Saint-Jean, à Marseille…La « Vamp » russe et le PersanCependant à Montpellier, sur une dénonciation qu'on dit anonyme la police spéciale de Toulouse arrêtait, quelques jours après, une jeune femme réputée « très à la mode », se disant Russe et se faisant appeler Tatania Vassilesw, et Tania pour les intimes. Mariée au Polonais, naturalisé français, actuellement sergent d'artillerie Tatania Vassilesw se nomme en réalité Yvonne Talbot. D'après « la rumeur de province - cette affreuse rumeur qui parfois dit plus que tout, mais qui souvent dit tout - elle était aussi l'amie d'un étudiant persan, Amirian. C'est pour lui - toujours aux dires de cette bonne rumeur - que Tatania recrutait, parmi les étudiants « fauchés » des agents secrets du renseignement. Conduite au commissariat de la mairie. Tatania fut longuement interrogée. Que dit-elle ? Nul ne le sait, car la police à bouche close sur cette affaire. Toujours est-il que, le lendemain. Tatania était arrêtée et transférée à Marseille. Peu après, Amirian fut arrêté à Paris où il se trouvait, et prit également la direction de la prison de Marseille... Après une détention de quinze jours. Tatania et Amirian étaient libérés provisoirement... " L'espion au dancing " Au cours de ces événements, le service de la défense du territoire arrêtait également, à Bayonne, Jean Lassère, un Français qui était soupçonné de travailler pour une puissance étrangère. Lassère faisait de fréquents voyages entre le centre du service secret et Irun, pour le compte de cette puissance…Jean Lassère qui menait la grande vie avait l'intention, dit-il lorsqu'il fut arrêté, de « monter » un luxueux dancing Montpellier et d'ouvrir une maison de prêts aux militaires, sous-officiers et officiers de cette garnison, où il séjournait fort souvent... Y a-t-il corrélation entre cette affaire et les deux autres ? Nous ne tarderons pas à le savoir ! RumeursA en croire certains Yvonne Talbot alias Tatania, jeune fille moderne, fréquentant tantôt le conservatoire de musique, tantôt la faculté, a connu, à Montpellier, par l'un ou par l'autre de ces milieux, des étudiants étrangers riches ou se disant tels, qui auraient fait miroiter à ses yeux la « belle aventure et la grande vie », en parlant devant elle, alors jeune fille de dix-sept ans, d'espion-age pour l'étranger. Belle et jolie, adroite et intelligente…, ce rôle lui irait à ravir, prétendent ses séducteurs et surtout l'étudiant persan, Amirian, un joli garçon, beau parleur, bon danseur avec qui, parfois, elle va dans les dancings de Palavas, la petite plage méridionale située à quelques kilomètres de Montpellier. Yvonne Talbot est jeune.. Comme tout le monde elle a lu de beaux romans d'espionnage... On lui a dit souvent qu'elle a le type russe... Un de ses amis polonais l'appelle déjà Tanis… Elle sou-rit... car tout lui sourit... et inconsciente, elle laisse courir l'aventure... et l'aventure vient à elle... La fille du percepteurNous avons voulu « voir et entendre » l'étrange héroïne de cette mystérieuse aventure qui semble ne pas être encore à son terme... Nous avons, auparavant, visité les Matelles dont M. Talbot est percepteur, gentille petite bourgade pleine de soleil, située à 16 km, de Montpellier, où les habitants qui connaissent bien l'espionne, parlent d'elle avec consternations ! Mais le bureau de perception se trouve à Montpellier, et nous avons rebroussé chemin…Rue du Palais, une des plus curieuses et des plus vétustes de la ville, le n°15, attire immédiatement notre attention par une pancarte indiquant que M. Auguste Talbot, percepteur des Matelles eçoit chaque jour de 9 à 11 heures et de 2 à 5 heures ! Nous entrons. Seul, le percepteur derrière son guichet et ses lunettes rondes, compte des billets qu'un couple de la campagne lui remet… Et voici que notre héroïne sort soudain nue tête, d'un petit bureau et s'assied près du percepteur… Nous la regardons... C'est une belle jeune femme aux yeux noirs, aux longues anglaises châtain foncé tombant sur les épaules…, l'air très simple d'une petite fonctionnaire auxiliaire de province…

    - On m'a reproché d'être une espionne au service de l'étranger et de fréquenter les milieux militaires pour avoir de précieux renseignements... Je ne suis qu'une modeste employée, aidant mon père dans son bureau. Quant aux militaires, mon mari est sergent et mes deux sœurs sont mariées à des sergents. Voilà toutes mes relations avec l'armée « On m'a reproché aussi d'avoir connu de nombreux étrangers que j'aurais recruté pour servir d'agents de renseignement pour une grande puissance étrangère ! Comme bien des jeunes filles, j'ai eu des amis et des camarades étudiants étrangers. Est-ce un crime ?« Est-ce un crime si j'ai été la camarade du Persan Amirian qui, comme moi a été suspecté d'espionnage ? — Mais, pourtant, vous vous êtes fait appeler pendant longtemps Tatania Vassilew ? — Exact... Mais, ll vaut mieux que je vous raconte tout, ainsi, vous vous rendrez peut-être compte que je ne suis pas une espionne... « En allant chercher celui qui devait être mon mari, à la Faculté de médecine, où il était étudiant ou à la pension où il prenait ses repas, j'ai connu de nombreux étudiants qui devinrent pour moi de bons camarades, et, entre autres. Amirian, étudiant en droit, qui, joli garçon et bien élevé, fut un de mes flirts il y a trois ans... « Un jour, comme il me demandait de devenir sa maîtresse, je refusai, et il en fut fort dépité… « C'est alors qu'il usa d'un stratagème pour m'attacher Il m'offrit une vie de grande aventure, me disant qu’il était l'agent secret d'une grande puissance étrangère, et que je pourrais collaborer utilement avec lui ! Je fus épouvantée par cette révélation et comme j'avais à peine dix-huit ans, l'âge des beaux romans, je fus fière qu'Amirian ait pensé à moi. Et en riant et pour me donner de l'importance, je pris immédiatement un nom à consonance russe et je devins pour rire Tatania Vassilew, pensant, grâce à ce nom avoir la suite des confidences, que je devinais palpitantes, d'Amirian… « Comme je lui avais présenté de petits camarades désargentés, Il dut également leur promettre monts et merveilles pour une collaboration discrète… C'est certainement un de ses camarades plus réfléchi que moi, qui m'a dénoncée au deuxième bureau de Toulouse… Amirian, pensant avoir trouvé eu moi la collaboratrice sûre, me demanda de le suivre à Nice afin de séduire un riche étranger, pour capter sa confiance... Là, il me fut impossible d'accepter, car j'étais encore mineure et j'habitais chez mes parents... En 1935, je revis

    Amirian, toujours en camarade, à Paris, et c'est là qu'il me fit voir celle qui m'avait remplacée en compagnie de l'étranger dont il fallait capter la confiance... - N'êtes-vous pas, comme on le dit, allée à Paris, au début de cette année, rejoindre Amiri - Non, je suis maintenant mariée. Il est exact que je devais aller à Paris, non pour voir Amirian, mais pour faire une visite à ma soeur Micheline Boney, qui attend un bébé. En définitive, je suis restée à Montpellier, où, le 22 février, l'on m'arrêta sur une dénonciation calomnieuse, car voyez-vous, monsieur, on peut dire de moi tout ce que l'on veut, mais je ne veux pas que l'on me traite d'espionne ! Avant de prendre congé, nous demandons la permission de faire une photo. Alors, magiquement, les longues additions sont terminées, et M. Talbot père proteste... — Non, pas de photo. Nous n'avons permis à personne. Aucune photo de ma fille n'a été publiée dans la presse... — Même pour Détective ? — Nous regrettons, impossible ! Nous nous inclinons, mais nous nous débrouillons quand même, et seul de toute la presse. Détective peut publier une photo de l’héroïne. Amirian le studieuxSur Almirian, inculpé dans la même affaire, nous avons interrogé M. et Mme Dattier, qui tiennent au 19 de la rue Marcel-de-Serres une pension de famille où habita l'étudiant actuellement à Paris. - Sur Amirian, nous dit M. Dattier, nous n'avons qu'à vous confirmer les renseignements que nous avons donnés à la police : c'était un garçon très sérieux, studieux et aimable. Il est resté chez nous de juin 1932 à mai 1935, et nous n'avons jamais eu à nous plaindre de lui. Il recevait 1.200 francs par mois de la légation de son pays, à Paris. Il sortait de temps en temps pour aller au cinéma ou au dancing… Nous n'avons jamais vu de femmes entrer chez lui. D'ailleurs, nous ne le permettons pas. « M. Amirian recevait une nombreuse correspondance d'Ispahan, son pays mais rien d'autre... Nous avons été très surpris de son arrestation pour cette vilaine affaire d'espionnage. C'était un monsieur si « comme il faut » ! Et voila ! Cette ténébreuse affaire est-elle terminée 7 Certains disent que non ! Certains disent que oui ! N'aurons-nous pas bientôt un éclatant s coup de théâtre ? Louis THIBAUD.

     

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