• - Les Graulhétois en vadrouille en 1939

    Des Graulhétois en vadrouille

    Peut-être reconnaitrez vous un grand-père ou un arrière grand-père ?

     

     - Les graulhétois en vadrouille en 1939

    343° Régiment d'Infanterie

    Sur cette carte-photo , on peut lire " Les Graulhétois du 343 en vadrouille - 17/12/1939 " ainsi que la devise typiquement locale  A Graulhet per d'aiga avèm pas set !  (soit : À Graulhet, pour de l'eau, nous n'avons pas soif )

     

    LE CONTEXTE HISTORIQUE par Eric BRUGUIERE :

     

    Dans les années 20-30, les unités d'infanterie du sud-est sont progressivement entraînées au combat en montagne et les 3 régiments de la 16ème Région militaire de Montpellier (dont fait partie le Tarn, l'aveyron, les PO, l'aude, l'hérault et la Lozère) le sont à leur tour en octobre 1930.

    Les 15ème Régiment d'infanterie d'Albi, 80ème RI de Narbonne et 81ème RI de Montpellier deviennent ainsi régiments d'infanterie alpine.

    Durand la même période, bon nombre de jeunes tarnais font leur service militaire dans l'infanterie alpine ou les bataillons de chasseurs alpins du sud-est (14ème et 15ème région militaire de Lyon et Marseille).

    Lors de l'entrée en guerre en septembre 1939, la 31ème DIA est donc mobilisée sur le type Montagne et une 66ème Division de Réserve type Montagne est constituée dans la 16 région militaire avec des réservistes de tous les départements déjà cités.

    On retrouve ainsi des réservistes graulhétois entre autre au 343ème RI mobilisé à Lodève, comme aux 215ème (de Mende) et 281ème (de Béziers) qui constituent l'infanterie de la 66ème Division.

    En 1939, 11 divisions (dont les 31ème et 66ème de notre région) forment la 6ème Armée qui est positionnée en couverture sur les Alpes, face à l'Italie.

    La neutralité de cette dernière amène l’état-major à dégarnir progressivement cette armée au profit du front nord-est et elle finira par constituer le Détachement ou Armée des Alpes, avec seulement 3 divisions de réserve (64, 65 et 66 DR, la 2ème Division coloniale et des détachements alpins (Bataillons alpins de forteresse et Sections d'éclaireurs-skieurs).

    La 66ème DR est dirigée d'abord sur le littoral varois (et vers la Napoule) en septembre 1939 puis dans la région de Brignoles pour parfaire son instruction. Elle monte ensuite en novembre dans la Région grenobloise avant de passer en secteur défensif en février 1940 au sud du lac Léman puis en avril en Maurienne et en Tarentaise pour renforcer le Secteur fortifié de Savoie.

    Le 215ème RI intègre le SFS en Tarentaise tandis que le 281ème occupe la Haute-Maurienne et le 343ème la Basse-Maurienne. L'activité consiste essentiellement à des patrouilles en haute-montagne et des groupes francs et sections d'éclaireurs-skieurs sont constitués dans chaque unité. Le 343ème est positionné à St-Michel de Maurienne, Valloire, St-Etienne de Cuines et Modane.

    Lors de l'entrée en guerre de l'Italie et de l'attaque du 21 juin, c'est surtout l'Artillerie qui bloque rapidement les unités italiennes qui sont décimées. Quelques escarmouches ont lieux néanmoins sur les fronts des 3 régiments (215ème et 281ème en particulier) mais la SES du 343ème RI livre aussi un combat vers les Rochilles. Jusqu'au 25 juin, toutes les attaques sur ce secteur sont repoussées et les italiens ne pourront occuper le terrain qu'après l'Armistice.

    Dans le même temps, la rupture du front nord-est par les allemands ont obligé l'Armée des Alpes à se positionner pour faire face à cette menace arrivant du nord et une ligne de défense fut mise en place sur l'Isère et sur le Rhone et entre le sud de Romans et le nord de Chambéry. La 4ème compagnie du 343ème RI fut dépêchée sur cette ligne de front au nord de Voreppe, ou fut contenue l'avance allemande. Une compagnie du 281ème RI de Montpellier faisait partie des troupes ayant tenu Voreppe et une compagnie du 215ème RI fit de même aux Echelles tandis que le 281ème envoyait trois compagnies de marche du dépôt sur les secteurs de l'Isère, la Drôme et la Durance.

    Cette résistance opiniâtre à la fois face aux italiens sur les hauteurs encore enneigés des Alpes et face aux colonnes allemandes dans les vallées, bloqués jusqu'à la conclusion de l'Armistice a permis d'éviter aux 190 000 soldats de l'Armée des Alpes d'être fait prisonniers comme la grande majorité de l'Armée française.

    Les combats le l'Armée des Alpes (invaincu en quelques sortes) est un épisode peu connu des combats de mai-juin 1940 à laquelle ont participé plusieurs graulhétois et languedociens plus généralement.


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