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- Héros graulhétois 1939-1945
Bien sûr toutes les personnes figurant dans les listes ci-dessus méritent notre compassion et notre respect pour leurs combats menés lors du conflit de la deuxième guerre mondiale.Retrouvez ci-dessous un ensemble de notices issues de différents sites sur quelques héros graulhétois .
...Le site "Fusillés 1940-1944" comprend pour le moment plus de 20 000 entrées. Il reprend, dans une version souvent enrichie et corrigée, les 4300 biographies publiées par les Éditions de l’Atelier dans le Dictionnaire des fusillés et exécutés par condamnation et comme otages (1940-1944) aujourd’hui épuisé. S’y ajoutent les exécutés sommaires, les massacrés sur le territoire français, y compris l’Alsace-Moselle, les morts en action...
Avec l'aimable autorisation du site retrouvez ci-dessous trois notices : RECORDS Germain, CALVET Louis et BRU André. A l'initiative de la famille RECORDS et du blog MÉMOIRES DE GRAULHET une photo a pu être ajouté à sa notice biographique et mise en ligne sur le site du DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE.
http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr
RECORDS Germain, Pierre, Augustin patronyme souvent écrit « RECORD » en particulier sur le Monument aux morts de Graulhet
exécuté par des SS de la division Das ReichUn article paru dans la presse de 1944
SOURCE : Notice : Maitron des fusillés et exécutés ( http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/) - Auteur : André BALENT
Né le 4 juin 1914 à Graulhet (Tarn), mort le 8 juin 1944 à Saint-Céré (Lot) exécuté par des SS de la division Das Reich ; résistant (AS) du maquis « Pol-Roux » (ou maquis de Vabre, Tarn) implanté dans les monts de Lacaune (Tarn).
Germain Records était le fils de Firmin, Pascal Records, mégissier âgé de vingt-cinq ans et de son épouse Maria, Eugénie Vialas âgée de vingt-et-un ans. Il se maria à Graulhet (Tarn) le 20 janvier 1939 avec Élise, Eugénie, Étiennette Bonsirven (« Lisette »). Ils eurent un fils, Robert. La famille résidait à Graulhet.
Germain Records fut mobilisé du 2 septembre 1939 au 25 juin 1940.
En mars 1944, Germain Records rejoignit le maquis de Vabre (Tarn), une formation armée singulière implantée dans les monts de Lacaune, au sud-est du département. Ce maquis de l’Armée secrète (AS), créé en 1943, était animé par un industriel protestant Guy Gervais de Rouville, alias « Pol-Roux » (1915-2017), connu dans le Tarn comme le « préfet des maquis »— il fut un des responsables des scouts unionistes (protestants) — et son épouse Odile, née Schlumberger (1917-2017). Devenu le secteur CFL (Corps franc de libération) 10 du Tarn, ce maquis avait la particularité d’avoir été animé par des protestants et d’avoir compté parmi ses membres de nombreux Juifs, souvent de Éclaireurs israëlites, exfiltrés par les filières protestantes dans les montagnes du sud-est du Tarn ainsi que des intellectuels comme l’éditeur Jérome Lindon (1925-2001) ou d’anciens cadres de l’école des cadres d’Uriage promis à un brillant avenir ( Jean-Marie Domenach 1922-1997 ; Hubert Beuve-Méry, 1902-1989). Mais le maquis accueillit aussi de nombreux Tarnais issu des couches populaires, catholiques, agnostiques ou athées. Germain Records était l’un d’entre eux. Au début du mois de juin, il était cantonné à Saint-Jean-de-Trivisy (Tarn), commune limitrophe de Vabre.
Le 7 juin 1944, Germain Records fut l’un des six hommes du maquis de Vabre qui prirent place dans un camion qui accompagnait l’automobile de deux cadres de la R 4 venus de Toulouse (Haute-Garonne), Louis Pélissier alias « Carton » adjoint au délégué militaire régional de la R 4 et Jean Cressot alias « Chénier » responsable adjoint des maquis de la R 4. Ils devaient se rendre dans le Lot, près de Saint-Céré. Ils devaient récupérer des armes d’un parachutage afin d’armer les maquis de la région de Vabre.
Près de Saint-Céré (Lot), les occupants des deux véhicules de la Résistance rencontrèrent un convoi allemand partiellement blindé (de la 2e division SS Das Reich. Pour certains auteurs chroniqueurs de la Résistance, les deux véhicules étaient de retour du terrain de parachutage avec le camion chargé d’armes ; pour d’autres, qui appuient leurs dires sur les témoignages des occupants du camion qui purent s’échapper et eurent la vie sauve, le convoi s’était d’abord arrêté à Saint-Céré afin de réparer des crevaisons à l’atelier de M. Gambade serrurier et, occasionnellement, garagiste (Henri Gambade, 1920-2016, résistant de Saint-Céré impliqué dans les réceptions de parachutages, était le fils de Raymond, propriétaire de l’atelier dans cette localité), et se dirigeait vers le terrain d’atterrissage. Cette version semble la plus vraisemblable. En effet, après cette réparation, Germain Records fut, selon certains témoignages invité à s’installer dans l’automobile des deux officiers, Pélissier et Cressot et Cressot ce qui lui fut fatal. Mais, en 2004, Henri Gambade, invité par Guy de Rouville et l’Amicale des maquis de Vabre à honorer la mémoire de Germain Records, a expliqué que Records aurait été invité à monter dans l’automobile des deux officiers afin d’aider le garagiste de Saint-Céré à réparer les crevaisons.
Quoiqu’il en soit, les deux véhicules se dirigèrent ensuite vers Sousceyrac. Le camion prit à son bord le forgeron de Frayssines, village proche de Saint-Céré, ce qui les retarda et fut à l’origine de leur rencontre avec un convoi de la division Das Reich comprenant trois auto-chenillettes, trois automitrailleuses et une trentaine de camions. Les Allemands découvrirent une arme dans l’automobile. Après la rencontre inopinée avec les Allemands, les occupants du camion, purent, après avoir abandonné leur véhicule, se camoufler et, pour quatre d’entre eux, rallier à pied leur maquis tarnais à Saint-Pierre-de-Trivisy. Les trois occupants de la voiture de tête furent capturés. Pélissier et Records furent fusillés au bas de la route de Saint-Laurent-les-Tours et Cressot à un kilomètre de là, au lieu-dit Beaune, dans le territoire de la commune voisine de Saint-Laurent-les-Tours, très proche de Saint-Céré. Leurs corps furent laissés sur place pendant vingt-quatre heures. Mlle Brun, de la Croix-Rouge obtint des occupants qu’ils fussent inhumés à Saint-Céré.
Après son décès, sa femme sans ressource fut prise en charge par le service social du maquis qui lui versa 1500 Fr. pour le mois de juillet et 1700 Fr. pour le mois d’août 1944. Le 17 juin 2004, l’Amicale des maquis de Vabre rendit un hommage particulier à Germain Records, son premier mort. Guy de Rouville alias « Pol-Roux », le chef du maquis remit à cette occasion à Robert Records, fils de Germain, la médaille commémorative de la guerre de 1939-1945.
Le nom de Germain Records (orthographié « Record ») figure sur le monument aux morts de Graulhet et sur la stèle érigée à Saint-Céré (Lot) en mémoire de l’exécution sommaire, le 8 juin 1944, des trois résistants toulousains et tarnais.SOURCES : Arch. dép. Tarn, 4 E 105045_02, état-civil de Graulhet, naissances, 1914 et mention marginale. — Célébration du soixantième anniversaire de la Libération, colloque du 18 juin 2014 au temple de Vabre (Tarn), Amicale des maquis de Vabre, Vabre, 2004, 25 p. [p.19] — Guy Penaud, La Das Reich : la 2e SS Panzerdivision, préface d’Yves Guéna et introduction de Roger Romain, Périgueux, La Lauze, 2005, 558 p. [pp. 164-165, p.512]. — Site Maquis de Vabre (www.maquisdevabre.fr), consulté le 18 juin 2018. — Site MemorialGenWeb consulté le 18 juin 2018.
André Balent
SOURCES ET REMERCIEMENTS : NOTICE / AUTEUR : ANDRE BALENT (http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article204451, notice RECORDS Germain, Pierre, Augustin [patronyme souvent écrit « RECORD »] par André Balent, version mise en ligne le 18 juin 2018, dernière modification le 23 mai 2019. )
→ Note BLOG MEMOIRES DE GRAULHET : R4 = Région R4 : Sud-Ouest (Toulouse) - R4 couvre : Lot, Lot-et-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Ariège et Haute-Garonne
→ Note BLOG MEMOIRES DE GRAULHET : La 2e division SS « Das Reich » ou la division « Das Reich » est l'une des 38 divisions de la Waffen-SS durant la Seconde Guerre mondiale, composée de volontaires et de Volksdeutsche, notamment des Alsaciens-Mosellans. La division, formée en 1939, prend part en 1941 à l'invasion des Balkans puis de l'URSS. En novembre 1942, elle contribue à l'assaut sur le port de Toulon. Renvoyée sur le front de l'Est début 1943, elle participe activement à la reprise de Kharkov, puis à la bataille de Koursk et à la défense de l'Ukraine. En 1944, durement touchée sur le front de l'Est, elle vient se reformer près de Montauban dans le Sud-Ouest de la France ; elle combat en Normandie notamment lors de la contre-attaque de Mortain et sort très éprouvée de la poche de Falaise et de la retraite qui suit. À la fin de l'année 1944, la division repart de nouveau à l'offensive au cours de la bataille des Ardennes. Début 1945, elle retourne en Europe centrale où elle participe à une tentative de briser le siège de Budapest. Après divers combats défensifs, les restes de la division se rendent aux Américains en mai 1945. Connue pour sa valeur combative, la division l'est également pour sa brutalité, ses nombreuses violences et crimes de guerre commis sur le front de l'Est et en France, pays où son nom reste indissolublement associé aux massacres commis en juin 1944 à Tulle, à Combeauvert, à Argenton-sur-Creuse et à Oradour-sur-Glane
A consulter : https://maquisdevabre.wordpress.com/temoignages/la-vie-de-lamicale/
De très nombreux graulhétois se souviennent de son frère André RECORDS (+)
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CALVET LOUIS FRANCOIS EMILE
exécuté par des SS de la division Das Reich
SOURCE : Notice : Maitron des fusillés et exécutés ( http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/)
Auteur : Daniel GRASONNé le 21 août 1914 à Graulhet (Tarn), exécuté le 16 juillet 1944 à Calmont (Haute-Garonne) ; mécanicien garagiste ; résistant du groupe de renseignements Morhange.
Fils d’Émile et de Marie, née Duguet, Louis Calvet épousa Jacqueline Jaunaux, le couple vivait à Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), il était mécanicien garagiste. En 1944, il exerçait son métier à Toulouse (haute-Garonne). Mobilisé en août 1939, il fut fait prisonnier à Bondy (Seine, Seine-Saint-Denis) en juin 1940, il s’évada six mois plus tard.
Il entra dans la Résistance en janvier 1942, était arrêté le 3 juin 1944, mais s’évadait, rejoignit le maquis de Quérigut dans l’Ariège. Sous-lieutenant, membre des services spéciaux de l’armée, il accompagna le 15 juillet 1944 René Vidal, ex-officier de police et Henri Lanfant, lieutenant d’aviation devenu policier (Groupe mobilde réserve "Aquitaine") pour une mission à Calmont (Haute-Garonne). Les trois hommes devaient récupérer des armes pour les maquisards de Quérigut.
Le samedi 16 juillet vers 7 heures 30 du matin, des SS de la division Das Reich, des membres de la police allemande et de la Milice arrivèrent à bord d’une quinzaine d’automobiles. Les trois hommes furent surpris, René Vidal fut pendu à un réverbère sur la place du village. Quant à Louis Calvet et Henri Lanfant, des Allemands les tuèrent dans leur chambre ou un bois tout proche.
Louis Calvet laissait une veuve et trois enfants : Claude cinq ans, François trente mois et Louis un an. Déclaré « Mort pour la France » par le ministère des anciens combattants, Louis Calvet fut cité à l’ordre du corps d’Armée, il reçut à titre posthume la Croix de Guerre avec étoile de vermeil, il fera l’objet d’un témoignage élogieux du Maréchal Montgomery. Le réseau Morhange fut homologué et reconnu comme « unité combattante » du 1er novembre 1942 au 30 septembre 1944.Daniel GrasonSOURCES : Livre d’Or du Mémorial de Ramatuelle 1939-1945, édité par l’Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale (AASSDN), Paris, 2005. – Sous la Direction de F. Marcot avec la collaboration de B. Leroux et C. Levisse-Touzé, Dictionnaire historique de la Résistance, Éd. R. Laffont, 2006. – Site internet Mémoire des Hommes. – Site Internet GenWeb.— Notes d’André Balent.----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
BRU André, Léon
fusillé comme otage au Mont Valérien
SOURCE : Notice : Maitron des fusillés et exécutés ( http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/)
Auteur : Claude PENNETIERNé le 2 octobre 1900 à Graulhet (Tarn), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier corroyeur ; conseiller municipal communiste de Villejuif (Seine, Val-de-Marne).
Fils d’un mégissier Jean Bru et d’une ménagère Jeanne Pons, André Bru vivait à Villejuif avec son père devenu « garçon nourrisseur », avant 1914. Domicilié 21 bis rue de la Liberté à Villejuif, ouvrier tanneur-corroyeur puis contremaître, André Bru s’était marié le 30 janvier 1923 avec Julienne Carles à Graulhet et était père de deux enfants, nés vers 1924 et 1928 dans la Seine. Membre du Parti communiste depuis 1934, André Bru fut élu conseiller municipal de Villejuif le 5 mai 1935, sur la liste dirigée par Paul vaillant Couturier. Le conseil de la préfecture le déchut de son mandat le 29 février 1940, pour appartenance au Parti communiste.
Démobilisé après la capitulation, il participa à la réorganisation du Parti communiste à Villejuif. La police française l’arrêta le 16 mai 1942 à Villejuif, à la demande des autorités allemandes, pour « complicité d’activité terroriste ». Il serait entré en relation avec l’Organisation spéciale (OS) en mars 1942 et aurait recruté six personnes dont le « terroriste Margeriteau ». Pendant les interrogatoires, André Bru apparut aux policiers comme un « fanatique acharné et renfermé », niant jusqu’à son appartenance au Parti communiste clandestin. Détenu à la prison de la Santé, comme otage, il a été fusillé au Mont-Valérien le 11 août 1942. La mairie de Villejuif fut avertie que ses affaires pouvaient être retirées au Service de la Croix-Rouge et que son corps avait été conduit au cimetière du Père-Lachaise, puis emmené au cimetière de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis) : le service de l’état civil transcrivit son décès le 3 mars 1943.
À la Libération, le 17 décembre 1944, la municipalité fit ramener ses cendres à Villejuif ainsi que celles d’autres fusillés : François Sautet, Georges Frémont, Ben Sliman Mohamed et Pierre Herz.
Il a été reconnu Mort pour la France.
Son fils vécut dans le Tarn, à Briatexte, et travailla dans un atelier graulhétois.
Une rue et une place de Graulhet portent le nom d’André Bru ainsi qu’une rue de Villejuif.SourcesSOURCES : DAVCC, Caen, BVIII (Notes Thomas Pouty). – Arch. Paris, DM3, Versement 10451/76/1. – Arch. com. Villejuif. – Renseignements recueillis par C. Escoda. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, Paris, 1979, p. 169 (reproduction de sa fiche de police lors de sa désignation sur la liste des otages). – Villejuif à ses martyrs de la barbarie fasciste, édité par la Vie nouvelle sous l’égide de la municipalité et de la section communiste, s.d., p. 9 (avec photo). – Villejuif notre cité, un siècle d’histoire 1875-1975, 1975. – Marcelino Gaton, Carlos Escoda, Mémoire pour demain, Graphein, 2000. — État civil.
Claude Pennetier
SITE : DEPORTES POLITIQUES A AUSCHWITZ
Un graulhétois déporté au camp d'Auschwitz
DAGUTS JUSTIN LEOPOLD
SOURCE : https://politique-auschwitz.blogspot.com/2011/02/daguts-justin-leopold.html
Justin Daguts est né le 3 mars 1896 au domicile de ses parents rue Barricouteau à Graulhet (Tarn). Il habite à Aube, près de l'Aigle (Orne) au moment de son arrestation. Justin Daguts est le fils de Catherine, Sophranie Bascoul, 28 ans, sans profession et de Frédéric Daguts, 36 ans, cultivateur, son époux.
Il a exercé successivement les métiers de cultivateur, mineur et à partir de 1924, facteur PTT (1).
Lors du conseil de révision, Justin Daguts habite à Graulhet. Il y travaille comme cultivateur. Son registre matricule militaire indique qu’il mesure 1m 69, a les cheveux châtain moyen, les yeux bleus, le front moyen, le nez rectiligne. Il a un niveau d’instruction « n°2 » pour l’armée (sait lire et écrire).
Conscrit de la classe 1916, il est mobilisé par anticipation en mai 1915, comme tous les jeunes hommes de sa classe depuis la déclaration de guerre. Classé le 20 mai 1915 en deuxième partie de liste pour « musculature insuffisante » par la commission de réforme de Dijon, il est à sa demande classé service armé comme infirmier le 17 juillet 1915.
Le 1er janvier 1916, il passe à la section coloniale d’infirmiers militaires. Le 13 juillet 1916, il monte au front. Le 29 janvier 1917 il est rattaché au 43ème régiment d’infanterie.
Tirs de barrage sur Craonne, 1918
Justin Daguts est blessé le 19 mars 1918, dans le secteur de Craonne, par manipulation de détonateur (il perd la 2ème phalange de l’index de la main gauche). Il est à nouveau blessé par éclat d’obus à la main gauche le 21 août 1918, toujours dans le secteur de Craonne (bataille du Chemin des Dames). Il passe à la 1ère section d’infirmiers le 7 janvier 1919.
Le 4 mars 1919, à la mairie de Moularès (Tarn), Justin Daguts épouse "Alodie", Louise Anglès (elle est née à Moularès le 11 février 1900. Elle décède à l'Aigle le 1er avril 1985). Le couple aura deux enfants, Maurice et Gabriel.
Le 3 juin 1919, il passe à la 15ème section d’infirmiers. Le 19 septembre 1919, il est mis en congé illimité de démobilisation, « certificat de bonne conduite accordé ». Il se retire à cette date à Albi au 3 rue de Saunal, puis le couple déménage à Castres pour une petite maison de ville, au 38 rue Maillot à Castres.
En mai 1920, il est employé à la Compagnie du Midi (Chemins de fer) et a déménagé au 16 rue des jardins à Castres (information à partir des recherches de Mme Béatrice Boudon, à partir de l'acte de naissance de son grand-père : c'est en effet Justin Daguts qui le déclare en mairie de Castres le 1er mai 1920. La mère de Gabriel Boudon habite alors au 38 rue Maillot).
En 1921, travaillant comme mineur, il habite à la côte du Parc à Saint-Benoit (canton de Carmaux) chez M. Miquel.
Il est embauché comme facteur aux PTT. Justin Daguts est classé en 1924 comme « Affecté spécial », tableau n° II, au titre de la réserve militaire, comme facteur des PTT.
En 1927, il revient à Albi (Pélissier) chez M. Maurel.
En 1930, il est muté à Aube (Orne) à 7 km de L’Aigle. En mars 1935 il habite à Rai (Orne), commune voisine d’Aube et de Boisthorel.
Le 30 mars 1940, il est rayé de l’Affectation spéciale, comme la majorité des « affectés spéciaux » connus comme communistes ou syndicalistes, et affecté au dépôt de recrutement du Mans.
A partir d'août et septembre 1940, des ex-membres du Parti communiste dissous et des militants syndicalistes parviennent à se regrouper sous l'impulsion de Faustin Merle et d’Eugène Garnier. Des tracts appelant au sabotage des installations de l’occupant et des journaux sont diffusés.
Justin Daguts est arrêté à l'Aigle le 18 octobre 1941, selon Eugène Garnier. Le même jour que Lucien Blin, Maurice Denis, Louis Fernex, Eugène Garnier, Léon Leriche et Christ Vannier, syndicalistes ou militants communistes de l’Orne qui seront comme lui déportés à Auschwitz. « Le danger imminent de voir se développer des attentats et de nouvelles distributions massives de tracts, notamment dans la région flérienne où elles ont été très nombreuses durant les mois précédents, pousse les autorités locales à lancer une grande opération de ratissage sur tout le département. Au total, dix-neuf personnes sont arrêtées dans la journée.» (2).
Eugène Garnier, rescapé du convoi du 6 juillet 1942 arrêté lui aussi ce 18 octobre 1941, a écrit à propos de cette rafle : « Les arrestations et perquisitions de la Gestapo le jour même, ont lieu à la suite de la distribution massive d’un tract (rédigé et imprimé par imprimerie clandestine). Cette diffusion est à la base de l’arrestation de 3 camarades traduits en cour martiale, dont l’un deux, Henri Veniard fut fusillé à Caen le 12 novembre 1941. Les tracts appelaient au sabotage des installations de l’Occupant et des entreprises sous leur contrôle, également au renforcement de la Résistance et à la création de comités populaires, qui par la suite donnèrent naissance au Front national et aux premiers groupes FTPF».
Justin Daguts est remis aux autorités allemandes à leur demande. Celles-ci l’internent dès le 19 octobre 1941 au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Frontstalag 122).
Depuis le camp de Compiègne, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, voir les deux articles du blog : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages».
Cf Article du blog : Les wagons de la Déportation
Justin Daguts est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 ». Ce convoi d’otages composé, pour l’essentiel, d’un millier de communistes (responsables politiques du parti et syndicalistes de la CGT) et d’une cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes au moment de leur enregistrement à Auschwitz) faisait partie des mesures de représailles allemandes destinées à combattre, en France, les « judéo-bolcheviks » responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le blog le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942.
Son numéro d’immatriculation à Auschwitz n’est pas connu. Le numéro « 45419 ? » figurant dans mes deux premiers ouvrages sur le convoi du 6 juillet 1942 (éditions de 1997 et 2000) correspondait à une tentative de reconstitution de la liste du convoi par matricules, qui n’a pu aboutir en raison de l’existence de quatre listes alphabétiques successives, de la persistance de lacunes pour plus d’une dizaine de noms et d’incertitudes sur plusieurs centaines de numéros matricules. Lire dans le blog le récit de leur premier jour à Auschwitz : L'arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, "visite médicale". Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau, situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.
Justin Daguts meurt à Auschwitz le 20 octobre 1942 (date inscrite dans les registres du camp et transcrite à l’état civil de la municipalité d’Auschwitz ; in Death Books from Auschwitz, Tome 2, page 204). L’état civil fictif établi après la Libération (dates de décès fictives, le 1er, 15 ou 30, 31 d'un mois estimé) afin de donner accès aux titres et pensions aux familles des déportés) mentionne toujours "décédé en septembre 1942 à Birkenau". Il serait souhaitable que le ministère prenne désormais en compte les travaux des historiens du Musée d'Auschwitz, basés sur les archives du camp d’Auschwitz emportées par les Soviétiques en 1945, et qui sont accessibles depuis 1995.
Justin Daguts a été déclaré "Mort pour la France" en avril 1948. Le titre de « déporté politique » lui a été attribué (n° 11720033).
Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Aube, devant le calvaire.Note 1 : Information de son registre matricule militaire. Mme Marinette Daguts, qui pense être une parente éloignée, m’a informée par courriel que le nom de Justin Daguts figurait sur une plaque érigée le 7 décembre 1947 à l'hôtel des Postes d’Alençon à la mémoire des 12 postiers déportés et fusillé d’Alençon. Le travail des élèves de 3ème du Collège Balzac d’Alençon complète cette information. « Les fonctionnaires des P et T jouèrent un rôle important mais méconnu, en interceptant des lettres adressées à la Kommandantur, en assurant les transports de courriers et d'armes, en détraquant les lignes au service de l'occupant, en fournissant des renseignements à nos alliés ». La profession d’électricien que j’avais indiquée lors de la rencontre de Caen en 2001 et qui a été reprise dans l’ouvrage « de Caen à Auschwitz », résulte d’une confusion avec la fiche de Maurice Denis, électricien, travaillant à Aube.
Note 2 Centre de Recherche d'Histoire Quantitative (CRHQ). Biographies de résistants de l’Orne, par Thomas Pouty et Stéphane Robine.Sources
Liste des déportés de l'Orne (Mme Ventillard, archives départementales, juillet 1991).
Témoignage d'Eugène Garnier.
Death Books from Auschwitz, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 1995 (basé essentiellement sur les registres - incomplets - de l’état civil de la ville d’Auschwitz ayant enregistré, entre le 27 juillet 1941 et le 31 décembre 1943, le décès des détenus immatriculés).
Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (BAVCC), Ministère de la Défense, Caen (fiche individuelle consultée en juin 1992).
© Site Internet Mémorial-GenWeb
© Site www.mortsdanslescamps.com
© Site Résistance et déportation : les stèles commémoratives (Orne).
© Dessin de Franz Reisz, in « Témoignages sur Auschwitz », ouvrage édité par l’Amicale des déportés d’Auschwitz (1946).
© Archives en ligne : Etat civil et Registres matricules militaires du Tarn.
Courriels de Mme Béatrice Boudon (mars 2017), pour rectification des nom et prénom de jeune fille de l'épouse de Justin Daguts, illisibles sur l'acte de naissance de celui-ci à la mention du mariage, mais dont elle a retrouvé l'acte de naissance à Moularès (état civil en ligne du Tarn). Acte de naissance de Gabriel Boudon, 1er mai 1920.Notice biographique réalisée en avril 2001 (modifiée en 2011, 2017 et 2018), pour l’exposition organisée par des enseignants et élèves du collège Paul Verlaine d’Evrecy, le lycée Malherbe de Caen et l’association «Mémoire Vive». Par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, , auteur des ouvrages : "Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942" Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000. Pour compléter ou corriger cette biographie, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com
SITE ÂME DE NOS MARINS
LOUIS MARASSE
Disparu en mer sur le Croiseur PLUTON
site Âme de nos marins
Retrouvez l'histoire de cette tragédie sur l'excellent site Âme de nos marins
Le Pluton est un croiseur mouilleur de mines de la marine nationale française mis sur cale en 1928 par l'arsenal de Lorient. Il est aussi capable d'embarquer un millier d'hommes, dans le rôle de transport de troupes rapide. Peu après sa mise en service, il est modifié et devient un navire-école de canonnage, remplaçant le vieillissant Gueydon. Peu avant le début de la Seconde Guerre mondiale, il revient à son rôle d'origine et la plupart des équipements d'instruction au tir sont débarqués. Au début de la guerre, il est alors envoyé à Casablanca pour y mouiller un champ de mines défensif en face du port. Le 13 septembre 1939, lors d'une mauvaise manipulation, une mine explose, provoquant la mise à feu des autres mines du bord qui détruisent le bâtiment, tuant environ 200 marins. (Source WIKIPEDIA)
Retrouvez l'histoire de cette tragédie sur l'excellent site Âme de nos marins
13 Septembre 1939 - La fin tragique du croiseur mouilleur de mines Pluton
Tags : héros, guerre mondiale, maquis, déportation, soldats, otages, records, bru, germain records
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