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- François SAEZ
LE TAPUSCRIT DU RÉCIT DU COMMANDANT NAUDY
LES PAGES GLORIEUSES DE LA LIBÉRATION DU TARN LE RÉCIT D’UN OFFICIER
Nous publions avec plaisir ces notes militaires que nous adresse M. le Commandant NAUDY, commandant de la zone sud du Tarn pour servir à l’histoire du Tarn et qui sont d’un très vif intérêt autant que de brûlante actualité
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Je lis dans votre journal, sous la rubrique du Tarn, les pages glorieuses de la Libération du Tarn.« Ce même 18 août, à l'aube, le maquis s'infiltre du côté des Planques et jusqu'aux abords de la caserne Lapérouse…
Laissez-moi vous parler au nom de ceux que j'ai commandé, au feu, au nom des Graulhétois qui ont laissé leur vie dans les champs de maïs qui entourent la caserne Lapérouse, de l'exploit du maquis, composé de trente hommes, qui osa attaquer la garnison et soutenir le combat pendant 3 heures et demie et qui décida de l’abandon de la ville, le lendemain par les Allemands.Le colonel Durenque avait ordonné une action contre la garnison dans le but de la fixer sur place, afin que des renforts ne soient envoyés à Carmaux, piqûre de guêpe, dirons nous en langage militaire étant donné les effectifs engagés. Trente hommes en deux sections, pour tout un fusil mitrailleur, 20 fusils, 10 mitraillettes et des grenades. Qu’arrivera-t-il à l'aube sur le plateau qui domine la route d'Albià Carlus; que se passait-il donc silencieusement pendant que le soleil perçait sur l'horizon ? De trois camions descendaient des hommes en armes, sans uniforme, un brassard, qui, rapidement se dirigeaient sur le passage à niveau qui coupe la route de Graulhet. Trente hommes, trente graulhétois, trente maquisards,,,Ils prennent position sur le talus du chemin de fer et dans les champs de maïs qui bordent le champ de manœuvre. Il est 6h45, tout est calme, pas d'Allemands dehors. Dans la caserne, tout semble dormir, une petite fumée se dégage dans la cour. Il faut attendre mais pas longtemps ; derrière nous, un poste de guet allemand alertait la garnison et une colonne ennemie vient prendre position face à nous. La colonne n'est pas déployée, notre FM qui est en surveillance sur le passage à niveau fait entendre son tac tac tac.Le feu est précis et meurtrier, la section allemande décimée. La première manche est à nous. Puis c'est une autre section , sur la droite qui cherche à nous envelopper, c'est une course qui se livre entre les Allemands et l'équipe du FM, qui, pour éviter l'encerclement doit parcourir dix fois plus de chemin que le boche. La section allemande est refoulée, elle se replie en arrière et tente en ce moment d'envelopper la section qui a engagé un sanglant corps à corps dans un champ de maïs. Notre équipe du FM est admirable ; par son tir précis elle permet à l'autre section de décrocher après plus de deux heures de combat. Cette section de 15 hommes est attaquée par 150 hommes venus du Séquestre, 3 sections venues de la caserne Lapérouse . Elle est encerclée ; elle se bat jusqu’à épuisement de ses munitions contre un ennemi armé de trois mortiers et de 3 FM . Tout lui est bon à cette section pour se dégager, l'un d'eux revête un uniforme allemand, il sème la confusion dans les rangs de l'ennemi...Puis c'est le décrochage, le retour à notre point de rassemblement . On porte les blessés...hélas. Tous ne peuvent rejoindre. On retrouve trois hommes enlacés dans la mort. Ils ont préféré mourir que de laisser un de leurs blessés aux mains de l'ennemi ; d'autres affreusement mutilés et achevés. Dix hommes sont manquants. Le tiers de l'effectif ; l'ennemi a perdu 13 morts et blessés.Pour chacun de ces braves tombés au champ d'honneur, que peut-on leur promettre, sinon de les venger. Ce sont ceux du maquis, ceux de la Résistance, ceux du Groupe Lulu qui ont accompli de prodigieux exploits - Commandant NAUDY
LES COUPURES DE PRESSE
LE COLONEL NAUDY sur le pont Neuf à Graulhet le jour
de la Fête de la Libération le 24 septembre 1944LE CERTIFICAT D'APPARTENANCE AU CORPS FRANC
LA CARTE DE LA FEDERATION DES MAQUISARDS
Des précisions sur cette photo....n'hésitez pas !
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"Si l'avenir s'ouvrait devant la France (en 1945), c'est parce que les soldats de la Première Armée Française avaient combattu"
Général de Gaulle - Mémoires de GuerreFRANCOIS SAEZ LE PREMIER à GAUCHE DEBOUT
"des soldats de cette armée mythique"
La 1re armée française est le nom donné aux unités militaires placées sous les ordres du général de Lattre de Tassigny et assignées à la libération du territoire français. Elle est d'abord connue sous le nom de 2e armée (26 décembre 1943) puis d'armée B à partir du 23 janvier 1944. Ce n'est qu'en septembre 1944 qu'elle est officiellement appelée 1re armée française. Elle a été surnommée Rhin et Danube en raison de ses victoires remportées sur le Rhin et le Danube entre le 31 mars et le 26 avril 1945. C'est la composante principale de l'Armée française de la Libération. (Source wikipedia)
Son journal de bord
FRANCOIS SAEZ (appuyé à la Jeep) à BERLIN EN 1945
Merci à Jean-François SAEZ pour l'ensemble des documents sur son papa et sur son oncle Jean(not) SAEZ
Tags : saez, liberation, guerre, graulhet, résistance, albi, naudy, stuttgart, berlin, première armée, groupe lulu, maquisards, maquis
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