• - Graulhet était il une île ?

    Graulhet était-il une île ?

    1957

    Un article d'Henry MANAVIT paru dans le Graulhet Républicain

    - Graulhet était il une île ?

     

    - Graulhet était il une île ?

    © Dessin HUGUES AUFRANC

     


    Les notes laconiques du Docteur Bastié décrivant l'époque gauloise de notre cité ne révélant rien de précis sur l'enceinte de Graulhet, sise entre le ravin du Verdaussou, la rivière du Dadou et le marécage du Jourdain, nous nous autorisons à reprendre le problème, aidés des dernières données à l’appui d’échantillons susceptibles de détermination. Ne pouvant dans le domaine archéologique entreprendre de fouilles sur l’emplacement même où s’érige le vieux Graulhet afin de nous permettre de dater une civilisation ancestrale, nous emprunterons les dernières découvertes faites à l’entour du Graulhet actuel. Ainsi si toutes les hypothèses convergent à l’acceptation d'un marécage avant l'assèchement du Jourdain on est en droit de se demander comment l'eau a pu d'abord pénétrer en ce lieu avant d'y stagner. Vraisemblablement on accepte le fait pour un temps infiniment lointain qu'il ne peut s'agir que de l'eau en provenance du Dadou. Curieusement d'ailleurs, le Jourdain se trouve être le point le plus bas de la ville. En effet alors que les hauteurs du Mercadial, du Château de la Mairie et des Peseignes s'étagent à une altitude de 159 à 160 mètres au-dessus du niveau de l’Océan le niveau du Jourdain n'accuse que 151 mètres.

    Il pouvait donc bien être une crique naturelle par ce seul état de choses : sans qu’on ait besoin de prouver, ce qui semble vrai cependant qu’un bras du Verdaussou par une percée à l'angle du Quai Raspail traversait le Jourdain. S’il en était ainsi et les couches d'alluvions apparues lors de la construction du Pont-Neuf, le confirmeraient, il faudrait convenir que les terres du faubourg Saint-Jean étant au même niveau devaient se trouver sous l'eau au même titre que la vallée ou la plaine s'étendant en amont à Crins, Taillefer, Ferran, la Ventenayé, Saint-Hilaire etc... et, en aval à La Bous cayrolle, La Bressolle, etc... Ici les preuves sont établies par les traces de stratifications visibles à hauteur correspondante sur les parois du Bruc, de Sales où s'alignent dans les molasses un échelonnement, de galets roulés. Ainsi le Dadou après avoir eu au moins en cette ère géologique un lit de 800 mètres de large ne put permettre, à l'abaissement de son niveau d'eau que l'apparition des assises du Château, comme premier point d'émergence sur son parcours.

    Donc, d'une part, avec le Verdaussou et le Dadou d'autre part avec la conque du Jourdain, l'enceinte comprise entre ces eaux, constituait une île qui par son exposition topographique offrait toutes les conditions requises d’un camp fortifié. De source à peu près certaine sachant qu'une voie romaine venant de Castres – (Camp romain). coupant le pays graulhétois ; tout au moins y aboutissant (des monnaies ont été retrouvées). On admet que l'emplacement dont nous parlons, avant d'être le Graulhet du Moyen Âge, fut une sorte de retranchement gaulois. En effet, comment les celtes de l’oppidum de Sarlabou ou leurs semblables des générations signalées à Montans, Saint-Sulpice et vivent environ entre 700 et 500 ans avant Jésus-Christ, auraient-ils ignoré cette butte idéale ? En ce cas l’île de Graulhet, dont nous ignorons le nom primitif a toutes les chances d'avoir existé à cette période de la Tène et ceci expliquerait bien qu’il ait fallu attendre au moins les Wisigoths et surtout les temps féodaux pour la construction d’habitats dont les vestiges nous sont encore nettement apparents. Le Docteur Bastié objectait que le Verdaussou ne pouvait passer au milieu du Jourdain, du moment que le ravin présentait une suite continue dans la roche et que les seigneurs de Graulhet auraient pu financer le percement de son lit actuel comme fossé de défense. Évidemment nous sommes de son avis sur cette question, mais selon l'hypothèse géologique présentée lorsque les eaux submergèrent le Jourdain et la plaine de Saint-Jean se retirèrent, il fut longtemps après très facile à des hommes d’obstruer le lit du Verdaussou de manière à alimenter le cours naturel du ruisseau et à la fois un bras artificiel qui dévalant sur le Jourdain complétait le moyen de défense en y créant ledit marécage. Notons enfin en concluant qu'un nouveau facteur renforce l'idée que Graulhet pourrait bien avoir été une cité primitive par le fait que du pont de vue hydronymie (noms des cours d'eau). c’est le mot ligure « Dour » (italo-celtique), qui semble avoir déterminé l’expression «  Dadou ». par ailleurs, plusieurs lieu dits à racines celtiques s’échelonnent sur la 19ième ligne géodésique Alésiennes, le long de la Vallée du Dadou, en particulier Versailles et la Lèze ou des prospections sont évidemment envisagées.


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