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- Fernand PAGES
Adieu à " BLANCHETTE "
un graulhétois à New-York
Fernand PAGES graulhétois, grand chef saucier au restaurant La Grenouille à New-York vient de nous quitter, MEMOIRES DE GRAULHET lui rend hommage à travers cet article publié il y a quelques années
dans la Dépêche. Je me souviens d'une conversation téléphonique au début de la création de mon blog où il avait évoqué pour moi sa carrière à New-York.-----------
Fernand et son épouse
Retraité à Philadelphie, Fernand Pages a longtemps été chef saucier à « La Grenouille » le restaurant français le plus côté de New-York. Il a régalé les grands de ce monde.
L'équipe du restaurant LA GRENOUILLE
Je suis né en 1929, dans la commune libre de St Jean ! ». Fernand Pages, comme chaque année passe le mois d'août en France, partagé entre Graulhet et l'Alsace pays d'origine de Jacqueline son épouse. « C'est l'occasion de se ressourcer, de voir les amis, de retrouver cette ville que j'ai quittée alors qu'elle rayonnait, de parler le patois et de me régaler de cette cuisine d'ici. » Le mot est lancé. Le regard malicieux s'allume. « Je m'enflamme pour un cassoulet, facilement ! »
Du poisson pour Nixon
Pourtant rien ne prédestinait l'ouvrier mégissier aux fourneaux. En 1962, ses activités de syndicaliste l'embarquent pour New-York et il étudie pendant neuf mois l'économie américaine.
Il en revient bouleversé. Il se marie et repart deux ans plus tard, en quête d'un travail. Jacqueline entre aux bureaux de la SNCF, mais lui cherche, échoue dans la filière cuir... Jusqu'au jour ou il se présente devant un restaurant français qui vient d'ouvrir, « La Grenouille ».
Il se convertit à la cuisine en même temps que l'enseigne devient l'une des plus célèbres d'outre Atlantique. Le tout New-York défile.
Salvador Dali déjeune toute les semaines d'une quenelle de brochet au Porto, Gala préférant le pamplemousse grillé au miel. Joséphine Baker gratifie le Graulhétois d'un « Qu'il est mignon ce petit !» En se délectant de son « nègre en chemise ». John Wayne, à deux tables de Grégory Peck, déguste invariablement son foie de veau aux oignons.Richard Nixon alors président des Etats-Unis se régale d'un poisson poché au beurre blanc.
Fier de ses racines
Fort de sa réputation, « Blanchette » finira sa carrière dans deux grandes maisons. Au « Water-Club » rendez-vous des grands de ce monde, à deux pas du siège des Nations Unies, puis au « Georges Washington Manor » qui sert parfois jusqu'à 2 000 couverts pour les repas de fête de personnalités.
Aujourd'hui à la retraite, le couple s'est retiré non-loin de Philadelphie, tout près de leur fille et de leurs deux petits enfants. « Et nous insistons pour qu'ils apprennent le français. » Fernand tient à garder ses racines autant que son accent du Sud-Ouest. « L'Amérique m'a donné beaucoup d'opportunités. La France et le Français y ont toujours autant la cote. »
Un pays, au même nom que le paquebot qui l'a, un jour de 1965, emporté vers un exceptionnel destin et qu'il porte toujours aussi fort dans son coeur.
© LA DEPECHE / GERARD DURAND
Tags : graulhet, restaurant, Fernand PAGES, new-york, états unis d'amérique
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