• - 1911 - Les possédés de Saint-Mémy

    LA MÈRE ET LE FILS POSSÉDÉS DU DÉMON

    - LES POSSEDES DE SAINT-MEMY

    LE PROGRÈS DE LA SOMME DU 22 FEVRIER 1911

    - LES POSSEDES DE SAINT-MEMY


    Ils soupçonnent le curé de les avoir « envoûtés » Graulhet, (Tarn), 20 février 1911

    Une grève célèbre par sa durée faisait naguère de Graulhet un foyer d'agitation politique. Aujourd’hui, des faits d’un ordre tout différent jettent le trouble dans cette importante commune, dont les mégisseries transforment en ruisseau noir la rivière du Dadou, qui la traverse.

    Sur la paroisse de Saint-Mémy habite une famille Malet, composée de cinq personnes : la grand-mère, le père, la mère, le fils et la bru. Le fils Irénée Malet 28 ans, et sa mère se croient possédés du démon, et les autres membres de la famille croient fermement que le démon les possède, en effet ; et cette croyance est partagée par à peu près tous les habitants de la paroisse.

    Mais qui a endiablé Irénée Malet et sa mère ? La bru, la grand-mère et le père n’hésitent pas à répondre :

    — C'est notre curé, l’abbé G… quant à la population, elle ne dit ni non ni oui ; mais elle regarde aussi le curé d'un mauvais œil.

    Il faut dire, du reste, que ce curé s’est aliéné celles de ses ouailles qui n'ont pas contribué au denier du culte, en mettant aux chaises quelles occupaient à l'église, des ronces où elles se sont piquées cruellement.

    Le 12 février, Irénée Malet eut une crise atroce. Il se dirigea vers le presbytère en poussant des cris rauques et en brandissant une sarcleuse avec laquelle il prétendait tuer le curé. Le surlendemain, crise plus violente encore ; Irénée Malet criait :

    — Si le curé ne me guérit pas, je le fais sauter à la dynamite !

    I! fallut six solides gaillards pour maintenir le possédé.

    Le curé, épouvanté, a vidé depuis les lieux et est aidé prévenir M. Satgé, commissaire de police de Graulhet. Il a dit à M. Satgé :

    — Je ne veux pas exorciser Irénée Malet et sa mère ; car si l’exorcisme ne réussissait pas, on m’accuserait de l’avoir volontairement raté, et ce serait contre moi un redoublement de fureur.

    L'évêque d’Albi, devant la dérobade de l'abbé G..., a autorisé le doyen de Graulhet à chasser le diable ; mais ce digne ecclésiastique ne parait pas jusqu'ici pressé d’entrer en lutte avec le Malin.

    Un paroissien de Saint-Mémy, plus courageux, s’est approché par-derrière d’Irénée Malet et l'a aspergé d’eau bénite. Mais je ne recommencerai mas, raconte-t-il ; Irénée a fait un bond terrible, puis est venu sur moi comme un chien enragé. J’ai eu tout juste le temps de fuir ».

    Cette malheureuse famille Malet a conduit un cochon gras au dernier marché de Graulhet. Tous les acheteurs se sont écartés du cochon avec horreur. Un étranger, qui ne savait rien, en a fait l'emplette à la nuit tombante. Mais, depuis, il a été informé ; maintenant il n’ose pas tuer ce cochon et le saler ; il a peur d’être endiablé à son tour par cette viande satanique.

     


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